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Éthiopie: la représentante de l’UE pour la Corne de l’Afrique pointe quelques signaux encourageants

People receive bags of relief grains at a camp for the Internally Displaced People in Adadle district in the Somali region, Ethiopia, January 22, 2022. Picture taken January 22, 2022. Claire Nevill/World Food Programme/Handout via REUTERS THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. MANDATORY CREDIT.

En Éthiopie, le conflit continue, les rebelles tigréens ont progressé en région Afar ces dernières semaines. En parallèle, les initiatives diplomatiques se multiplient pour mettre un terme aux combats. L’envoyée spéciale de l’Union européenne pour la Corne de l’Afrique, Annette Weber, était en voyage à Addis-Abeba cette semaine où elle s’est entretenue avec le Premier ministre Abiy Ahmed et plusieurs membres du gouvernement.

Les initiatives de paix se poursuivent en Éthiopie pour mettre fin à la guerre civile alors que les combats continuent et se sont même intensifiés ces dernières semaines. Après celle de l’Union africaine et de l’émissaire pour la Corne de l’Afrique, Olusegun Obasanjo, c’est l’envoyée spéciale de l’Union européenne qui s’est rendue dans la capitale éthiopienne où elle a notamment rencontré le chef du gouvernement Abiy Ahmed. À son retour à Nairobi, elle s’est exprimée lors d’un point presse vendredi 11 février. Annette Weber a affirmé voir des signaux positifs pour l’évolution de la crise éthiopienne, même si tout n’est pas encore fait, rapporte notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard.

« Nous reconnaissons qu’il y a eu beaucoup de changements de la part du gouvernement éthiopien ces dernières semaines, notamment la libération des prisonniers, l’ordre donné aux troupes fédérales et à la milice FANO de ne plus avancer dans le Tigré, la baisse des discours de haines, des visas accordés aux humanitaires. La situation s’est améliorée mais tout n’est pas acquis, et pour parler de paix, je suis certes optimiste mais je reste prudente, a-t-elle déclaré. La guerre et la fragmentation du pays sont arrivées à un tel niveau que cela risque de ne pas être suffisant d’avoir un accord entre le TPLF, les forces rebelles du Tigré, et le gouvernement fédéral. Les milices ethniques dans les régions Afar et Amhara ne sont pas très enthousiastes à l’idée de mettre en pause la guerre, de rester tranquilles, car elles ont l’impression de ne pas avoir assez de garanties que le TPLF et les forces rebelles du Tigré n’avanceront pas. En parallèle, j’ai le sentiment que le TPLF est sincère quand il dit vouloir une solution éthiopienne au conflit et non pas l’indépendance. Maintenant, à quoi cette solution pourrait-elle ressembler ? C’est justement ce qui doit faire l’objet de discussions, pas seulement entre les deux camps mais avec l’ensemble des parties prenantes. Toutefois, avant d’arriver à ces discussions, un cessez-le-feu est indispensable. » 

Les opérations d’aide « largement réduites ou suspendues »

En quinze mois, le conflit opposant les forces gouvernementales éthiopiennes aux rebelles du Tigré a fait des milliers de morts et, selon les Nations unies, a conduit des centaines de milliers de personnes au bord de la famine.

L’émissaire de l’Union européenne a aussi réitéré le besoin de voir un accès libre à la région du Tigré pour les convois humanitaires. L’agence humanitaire des Nations unies Ocha a d’ailleurs dénoncé jeudi des livraisons d’aide « largement réduites ou suspendues, y compris les distributions essentielles de nourriture, d’eau, de services de santé », écrit le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires et expliqué faire face à un manque de carburant. L’agence souligne qu’aucune livraison de carburant n’a été autorisée dans la région depuis le 2 août 2021, à l’exception de deux camions en novembre, tandis qu’une crise de trésorerie a laissé les organisations à but non lucratif locales profondément endettées et ayant du mal à payer les salaires depuis juin dernier.

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