En RDC, le procès en appel dans le dossier Floribert Chebeya-Fidèle Bazana se poursuit. Le policier fugitif Eric Kibumbe Banza, alias Saddam, qui a été expulsé de la Turquie il y a une dizaine de jours, a comparu pour la première fois hier mercredi devant la Haute cour militaire. Eric Kibumbe, 1 mètre 77, 42 ans, marié et père de six enfants, garde encore frais dans sa mémoire les souvenirs de la soirée du 1er juin 2010. Et comme il l’avait affirmé au micro RFI l’année dernière, il a raconté sa participation dans cet assassinat à la cour militaire.
avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda Wa Kamanda Muzembe
Eric Kibumbe déroule la scène : entre neuf et dix heures, deux appels téléphoniques de ses chefs l’invitent de toute urgence à l’Inspection générale de la police. Dans son bureau, le colonel Mukalayi est en concertation avec Christian Kenga Kenga, le commandant du bataillon Simba, et son garde du corps Jacques Mugabo.
« Vous avez été conviés à un travail », leur dit Daniel Mukalayi
Arrive alors la voiture de La Voix des Sans Voix. Selon Eric Kibumbe, Floribert Chebeya en descend. Il est conduit par Kenga Kenga dans le bureau de Paul Mwilambwe, le responsable de la sécurité des installations, laissant le conducteur Fidèle Bazana, à bord du véhicule.
Saddam raconte encore : avec deux autres agents, Jacques Mugabo et Doudou Ilunga, il se charge alors d’étouffer Fidèle Bazana à l’aide d’une cagoule, un sachet et du scotch, explique-t-il.
De la même manière, Floribert Chebeya est exécuté à sa sortie du bureau de Mwilambwe.
Ensuite, direction Mitendi, la concession de l’actuel général Djadjidja, un des quartiers périphériques de la capitale pour ensevelir le corps de Fidèle Bazana.
La dépouille de Chebeya, elle, sera abandonnée sur le chemin du retour au bord de la chaussée, témoigne Eric Kibumbe. Une prime de 50 dollars aurait été versée à chacun des membres de l’équipe dans la résidence de Mukalayi, précise-t-il, avant d’aller arroser l’exploit au night-club Chez Ntemba.
► À lire aussi : « Nous voulons tracer la chaîne criminelle » dans l’affaire Chebeya-Bazana