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Madagascar: le bilan du cyclone Batsirai s’alourdit, la plupart des décès survenus à Ikongo

Residents look at the partially collapsed RN25 road in Ranomafana on February 7, 2022 following the passage of cyclone Batsirai. - Cyclone Batsirai swept out of Madagascar on Monday after killing 20 people, displacing 55,000 and devastating the drought-hit island's agricultural heartland, leading the UN to warn of a worsening humanitarian crisis. (Photo by RIJASOLO / AFP)
À Madagascar, le bilan s’alourdit après le passage du cyclone Batsirai samedi 5 et dimanche 6 février. Dans son dernier bilan transmis mercredi 9 février, le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes fait état de 92 décès et 112 000 sinistrés. Parmi les victimes, 71 personnes ont trouvé la mort dans le district d’Ikongo, situé dans le sud de l’île, dans la région de Fianarantsoa. Le bilan pourrait encore s’aggraver, car les recherches continuent.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain

Dans ce district à la végétation dense, au relief considérable, traversé par de nombreuses rivières, la plupart des victimes sont décédées dans l’effondrement de leur maison, explique le député d’Ikongo, Jean-Brunelle Razafintsiandraofa :

« La majorité de la population du district d’Ikongo est très pauvre. Elle n’a pas pu bâtir des maisons en dur, aux normes. Donc la plupart des maisons sont faites de terre et ces maisons s’affaissent très facilement à chaque inondation. C’est ce qui s’est passé quand le cyclone Batsirai est passé : la plupart des victimes ont été atteintes par l’affaissement de leur maison pendant leur sommeil. Ils n’ont pas pu quitter leur maison et c’est pour cela qu’il y a eu beaucoup de morts sous les décombres. »

Cette zone, déjà enclavée et dotée de peu d’infrastructures routières, est totalement isolée depuis le passage du cyclone qui a coupé à plusieurs endroits la route nationale 14, qui mène à Ikongo, poursuit ce membre de l’Assemblée nationale :

« J’ai envoyé un de mes assistants à moto pour voir l’état de la route et il a constaté que sur 11 kilomètres seulement, il y a dix éboulements. Donc l’accès vers Ikongo est actuellement quasi impossible tant que ces éboulements-là ne sont pas enlevés. Les habitants essaient quand même de rebâtir et de faire le nécessaire pour leurs cases, pour leurs maisons. Mais en même temps, ils se sentent aussi abandonnés, parce que jusqu’à maintenant aucune autorité n’est venue jusque-là. »

Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes fait savoir qu’un camion est déjà prêt pour ramener des dons à Ikongo, mais les coupures sur la route entraînent des difficultés. Près de 15 000 habitants sont sinistrés dans ce district.

À écouter aussi : Madagascar, l’un des pays les plus pauvres au monde est-il une victime du changement climatique ?

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