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L’Afrique du Sud se met doucement au café

Pour répondre à la demande et permettre chaque année aux consommateurs de boire quelque 500 milliards de tasses de café dans le monde, des géants comme le Brésil dominent la production, mais l’Afrique n’est pas en reste. Si l’Éthiopie ou l’Ouganda sont à la tête de la production continentale, l’Afrique du Sud est, de son côté, quasi inexistante sur le marché. Aujourd’hui, avec une demande locale en expansion, quelques agriculteurs ont décidé de retenter l’aventure. 

De notre envoyée spéciale à Tzaneen,

Une fine pluie tombe sur les montagnes qui entourent la ville de Tzaneen, au nord du pays. Zander Ernst conduit pour traverser la ferme familiale, et atteindre la partie dédiée au café. « Là on vient d’entrer dans la ferme … au sommet de la montagne. On est entourés d’avocats, le café pousse plus loin, à 1 100 mètres au-dessus du niveau de la mer », raconte-t-il.

Cet agriculteur appartient à la quatrième génération qui fait pousser des avocats ici, et depuis six ans, il s’est aussi lancé dans le café. Il a désormais planté plus de 10 000 arbustes, épaulé par Matt Carter, spécialiste du secteur : « Pour l’instant, on n’a que de l’Arabica, mais on envisage d’introduire du Robusta. Nous avons ici l’altitude, de la pluie, donc un climat suffisamment humide, mais aussi suffisamment de soleil. Et le vent est coupé derrière nous, ce qui est bien pour le café, qui n’aime pas trop de vent. Et puis il ne gèle pas », dit Matt Carter.

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Seuls quels fruits ont pour l’instant une teinte rouge, et il faudra encore attendre plusieurs mois avant la récolte. Ce café sera ensuite transformé et vendu sur place.

Le café, une filière porteuse d’opportunités ?

Les avocats restent la principale source de revenus pour la ferme d’Allesbeste. Le café, qui demande beaucoup de main-d’œuvre, n’est planté que sur les terres qui ne font pas concurrence aux autres plantations. 

Mais pour Zander Ernst, la filière est porteuse d’opportunités : « La situation et les prix aujourd’hui font que d’autres cultures apportent plus de rendements, mais cela profiterait à notre système s’il y avait d’autres petits producteurs autour de nous », pense Zander Ernst. « Et cela pourrait aider les personnes sans emploi, et les petits agriculteurs qui ont quelques terres en plus, s’ils pouvaient planter 400 ou 800 arbustes, et vendre la récolte à un prix fixe à une unité de transformation, je pense qu’il y aurait du potentiel dans un tel modèle », ajoute-t-il.

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Une terre plus adaptée d’ici 2050

Une poignée de producteurs sud-africains visent le marché local, où la consommation de café a augmenté ces dernières années. Dylan Cumming a pour sa part une plantation sur la côte est du pays. « Alors que la production mondiale tourne pour l’instant autour des 10 millions de tonnes, des projections montrent que d’ici 2030 la demande devrait grimper à 12 millions de tonnes. Il faut donc se demander d’où pourra venir ce café supplémentaire, et je pense que l’Afrique du Sud pourrait être une alternative. »

Une étude montre aussi que le changement climatique pourrait bouleverser la géographie du café, et que l’Afrique du Sud pourrait devenir d’ici 2050, une terre plus adaptée.

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