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RCA: l’UE reprendra la formation des Faca si elles ne sont pas «employées» par Wagner

French general Jacques Langlade de Montgros (C) passes the command of the European union training mission (EUTM) in Central african Republic to the Belgian general Jacky Cabo (L) during a handover ceremony in Bangui on February 3, 2022. - The European Union said Thursday it would resume its military training mission in the Central African Republic providing the country's soldiers stop working for the Russian paramilitary group Wagner. (Photo by Carol VALADE / AFP)

C’est ce qu’a annoncé le vice-amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’Union européenne, en visite à Bangui jeudi. Depuis la mi-décembre, Bruxelles a décidé de suspendre les formations dispensées aux soldats centrafricains en raison « du contrôle exercé par les mercenaires de la société Wagner sur les Forces armées » du pays.

Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade

L’hymne européen retentit dans l’enceinte du camp Moana. À Bangui, la France passait hier jeudi le commandement de la mission de formation militaire européenne à la Belgique.

La bannière de l’EU passe symboliquement de main en main comme tous les six mois. Mais depuis la mi-décembre, les formations des soldats centrafricains sont suspendues. 

« L’UE ne peut plus se permettre d’entrainer des unités qui ensuite sont employées par Wagner, a martelé le vice-amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’Union européenne. Les 2500 mercenaires de Wagner qui sont pour certains Russes mais pas seulement, qui peuvent être d’autres nationalités, ne peuvent pas être assimilés à des forces régaliennes de la Russie. Ce sont des mercenaires c’est aussi simple que ça. D’ailleurs, je rappelle que le code pénal russe interdit l’emploi et la création de sociétés militaires privées à partir de mercenaires. Donc il y a une vraie ambiguïté. »

En RCA, comme au Mali, l’influence grandissante de la Russie est source de tensions avec les pays occidentaux. Les membres de cette société militaire privée russe, présente dans plusieurs pays d’Afrique, sont accusés de graves violations des droits de l’homme, notamment par l’ONU.

Les formations ne reprendront qu’à certaines conditions reprend le vice-amiral Bléjean : « La première condition, c’est d’avoir la garantie que les unités que nous entrainons ne sont pas employées par Wagner mais sont employées dans le cadre régalien de l’emploi de forces armées nationales. La seconde, c’est d’avoir un plan national de défense cohérent et soutenable dans la durée. » 

En six ans, l’EUTM a formé plusieurs milliers de militaires centrafricains. Quelque 70 instructeurs ont déjà quitté le pays. Un peu plus d’une centaine d’hommes se concentrent désormais sur le conseil stratégique.

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