Au Burkina Faso, le président de la République a instauré hier dimanche un couvre-feu nocturne sur toute l’étendue du territoire en réaction aux mutineries qui ont eu lieu dans plusieurs casernes militaires du pays ce dimanche. Toute la nuit, rumeurs et contre rumeurs de coup d'Etat ont circulé. Les mutins demandent au gouvernement plus de moyens pour lutter contre le terrorisme et des changements au sein de l’état-major. Décryptage.
Certains des mutins se sont entretenus jusque tard dimanche soir, avec le ministre des Armées, le général Barthélémy Simporé. Siaka Coulibaly, juriste et analyste politique, est directeur du Centre de suivi et d’analyses citoyen des politiques publiques. Selon lui, au micro de Gaëlle Laleix, de la rédaction Afrique, ces mutineries ne sont pas vraiment une surprise.
« Cela fait déjà pas mal d’années que le Burkina vit sous une tension sécuritaire extrême. Immanquablement, cela finit par entraîner des tensions à l’intérieur du corps militaire, trop de défaites subies, de morts… Il y avait un fond général de mécontentement ou des tensions à l’intérieur de l’armée.»
Début janvier, plusieurs militaires ont été interpellés dans le cadre d'une enquête pour « tentative de déstabilisation des institutions de la République ». Parmi ces militaires figure le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, chef du corps du 12e régiment d’infanterie commando. Il était le commandant du groupement des forc...