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À la Une: contourner les sanctions de la Cédéao…

 

C’est apparemment l’objectif de la junte militaire au pouvoir au Mali, tant sur le plan économique que diplomatique. 

« Les équipes de Choguel Maïga, le Premier ministre malien, l’avaient promis dès le 10 janvier, au lendemain des sanctions imposées par la Cédéao, pointe Jeune Afrique : un plan de riposte pour « sauvegarder la souveraineté du Mali » et « préserver l’intégrité du territoire national ». »

Eh bien, c’est en cours, affirme Jeune Afrique : « cette riposte a pris la forme de pressions sur les établissements bancaires du pays. Bamako est en train d’insister auprès des banques afin qu’elles ignorent les consignes de l’institution régionale pour le paiement des salaires en particulier et le financement de l’État en général. » Notamment, « interdiction formelle a été faite aux banques de geler les comptes de l’État et de communiquer les positions de l’État, domiciliées dans leurs livres de comptes. »

Guinée, Mauritanie, Algérie : des alliés vraiment ?

Dans le même temps, la transition malienne cherche des soutiens sur le plan diplomatique… 

En effet, pointe Sahel Tribune, « le Mali multiplie les démarches dans la sous-région dans le but de renforcer sa coopération avec des pays qui ont accepté de l’accompagner, en maintenant leurs frontières ouvertes, pendant cette période difficile de son existence. D’où les tournées du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Après la Guinée, Abdoulaye Diop, accompagné d’une forte délégation, s’est rendu à Nouakchott en Mauritanie, lundi soir. Il devrait se rendre également en Algérie. »

Ce contournement des sanctions est « risqué et difficile », estime Aujourd’hui au Burkina : « pas associée aux décisions de la Cédéao, la Guinée a décidé de secourir le proscrit malien. » Mais, s’interroge le journal, « avec quelle efficacité ? La sous-région étant devenue un gros village, est-ce possible ? Quant à la Mauritanie, on sent le président Ghazaouani jouer sur du velours. Bien sûr, il veut aider le Mali. Certes, il y a la frontière terrestre et même le port de Nouadhibou, mais la Mauritanie fait partie du G5-Sahel, et elle n’ignore pas que son économie est imbriquée au sein de la Cédéao. »

La junte frappe-t-elle aux bonnes portes ?

« L’avenir du Mali peut-il se jouer en dehors de la communauté ouest-africaine ? », s’interroge Le Pays, toujours à Ouaga. « Conakry, Nouakchott et Alger : Assimi Goita et ses compagnons frappent-ils aux bonnes portes ? Rien n’est moins sûr. On sait que l’infrastructure portuaire de la Guinée n’a pas l’étoffe assez large pour satisfaire les besoins d’approvisionnement du grand Mali. Pire, la Guinée elle-même n’est pas à l’abri de probables et futures sanctions de la Cédéao. Quant à la Mauritanie et à l’Algérie, poursuit Le Pays, on sait que les distances qui les séparent de Bamako sont grandes et parsemées d’embûches. »

Alors, « l’option la plus raisonnable pour le pouvoir de Bamako, estime le quotidien ouagalais, est de revoir son calendrier pour ouvrir des débats francs avec la Cédéao sur l’organisation des élections pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal. Tout le reste n’est qu’agitation stérile, vanité et manipulation qui n’auront pour effet que de complexifier davantage l’équation malienne. »

« Convenir d’une durée raisonnable de la transition… »

« La priorité est comment sortir de cette situation malencontreuse », estime pour sa part l’ex-Premier ministre malien Moussa Mara, interrogé par Le Point Afrique. « La question essentielle est d’identifier ce qui est urgent et raisonnable à envisager sous la transition étant entendu qu’elle ne peut durer éternellement. Il faut que les forces vives essentielles du pays se parlent pour convenir d’une durée résiduelle raisonnable de la transition, affirme Moussa Mara. (…) Je ne peux envisager le Mali se détourner ni de ses voisins immédiats ni d’autres pays africains. Je ne souhaite pas non plus voir le Mali jouer la division au sein des organisations ou entre les pays africains. Il existe une piste vertueuse de sortie de crise, conclut l’ex-Premier ministre malien, celle qui prend racine entre nous et associe ensuite tous nos amis. C’est celle-là qui permettra d’éviter toutes autres initiatives malheureuses et porteuses de tensions. »

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