Dix morts, des blessés et plus de 500 personnes évacuées : c’est le premier bilan causé par les pluies diluviennes qui s’abattent depuis 48h sur la capitale de la Grande Île et ses environs. Le bilan devrait encore s’alourdir : il a plu quasiment sans discontinuer toute cette nuit. Les Hautes terres subissent depuis lundi des précipitations d’une rare intensité qui ont pris complètement de court la population.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
Des trombes d’eau. Des précipitations trois fois supérieures aux prévisions des services météo. Durant la nuit de lundi à mardi, l’équivalent de 100 millimètres d’eau s’est déversé sur Antananarivo. La ville et sa plaine ont été classées en vigilance rouge, pour « danger imminent » depuis hier midi.
La capitale malgache qui souffrait de sécheresse il y a à peine trois semaines est désormais en proie à de grosses inondations. Les trois rivières de la plaine d’Antananarivo sont en crue. La Sisaony est montée de 3m50 en moins de 24h. Des digues ont rompu. Le Marais Masay, vaste étendue d’eau en plein cœur de la capitale, a complètement débordé. Les bas quartiers ont été submergés. Des glissements de terrain et effondrements de murs de soutènement ont, eux, été meurtriers.
Toute la journée, les équipes du corps de protection civile, les sapeurs-pompiers et les techniciens de l’Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (Apipa), ont été à pied d’œuvre pour évacuer la population sinistrée, réparer les digues ou pomper l’eau dans les établissements publics inondés. Parmi les plus touchés, le ministère des Affaires étrangères et le Centre de traitement Covid de Soamandrakizay.
Le directeur général du Bureau national de gestion des risques et catastrophes, le général Elack, a organisé hier une réunion de crise pour donner les premières directives.
« On a déjà identifié tous les sites d’hébergement pour l’évacuation des gens en cas de besoin. Actuellement, on recommande à la population de quitter les lieux le plus vite possible, surtout dans la colline d’Ambanin’Ampamarinana pour éviter les accidents dus aux glissements de terrain. »
Le pic de précipitations est attendu pour aujourd’hui. « Dans le grand Tana et la région Analamanga, il faut que tout le monde soit prudent par rapport aux prévisions données par les services météo : le pire est à venir. »
D’après les services météorologiques, cette dépression, caractéristique des pluies estivales tropicales, devrait quitter les Hautes terres vendredi pour se déplacer vers le nord de l’île. De fortes pluies sont attendues dès vendredi sur Nosy Be et sa région. Les autorités alertent d’ores et déjà la population sur le risque d’une formation de tempête tropicale en fin de semaine au large de la côte centre-est de l’île.