Tension sécuritaire tout d’abord. « Peur sur la CAN ! », lance Wakat Séra. « Au moins deux morts et des blessés dont un grave. C’est le bilan d’une fusillade d’envergure qui a eu pour théâtre la ville de Buea, hier mercredi. Et ces tirs mortels ont tonné, non loin du stade de Molyko, site d’entraînement pour les équipes du groupe F. Du reste, les Aigles du Mali qui faisaient leur entrée dans la compétition contre d’autres Aigles, ceux de Carthage, ont dû plier bagage, dare-dare, alors qu’ils étaient en plein exercice. (…) Et les regards sont tournés vers les séparatistes anglophones, pointe Wakat Séra, déterminés à se saisir de la CAN pour se faire entendre. Ils auraient trouvé en face d’eux une partie des nombreux éléments des Forces de sécurité qui veillent sur l’événement phare du football africain. »
Pour Aujourd’hui à Ouaga, cela ne fait guère de doute : « Des gâcheurs de fête du foot nommés séparatistes anglophones ! », fulmine le journal. « Les séparatistes fourbissaient leurs armes dans l’attente de la moindre faille pour ‘commettre leur forfait’ et gâcher cette fête. L’objectif des assaillants semble clair, estime Aujourd’hui, troubler l’un des rares sujets rassembleurs entre anglophones et francophones. »
Problème de chrono
Tensions sportives ensuite… « Les Tunisiens en colère après leur défaite contre le Mali lors d’un match tronqué », s’exclame Le Monde Afrique. En effet, « l’arbitre zambien Janny Sikazwe a sifflé la fin de la rencontre à quelques secondes de la fin de la 90e minute, avant même le début d’un éventuel temps additionnel. »
« Scandale à la CAN, s’indigne le site tunisien Webdo : l’arbitre de Tunisie-Mali siffle la fin du match avant son terme. L’arbitre qui n’a pas pris en compte le temps additionnel malgré les neuf changements opérés durant la seconde période et les nombreux arrêts de jeu pour consulter la vidéo. Il est à noter qu’il avait également sifflé la fin de la rencontre, une première fois à la 85e minute, avant de se rendre compte de son erreur… Un scandale qui vient frapper de plein fouet le football africain, peste encore Webdo. Un scandale qui s’ajoute aux innombrables scandales passés malgré la présence de la vidéo. Un scandale qui vient rappeler au monde que le football africain est encore à des années lumières du vrai football. »
Malgré les errements de l’arbitre, cette victoire du Mali était logique, pointe pour sa part la presse malienne. « Le Mali a pris le meilleur sur la Tunisie et son gardien de but Ibrahim Mounkoro a réalisé plusieurs arrêts décisifs, dont un penalty à la 77ème minute », relève Maliweb. Mounkoro qui a d’ailleurs été élu homme du match.
Où sont les spectateurs ?
Et puis tension dans les gradins… ou plutôt absence de tension, car les spectateurs ne sont pas là… Comme l’illustre cette photo saisissante sur le site Cameroon-Info: on y voit le stade de Bafoussam désespérément vide lors du match Sénégal-Zimbabwe. « Face aux stades vides, le ministre de la Communication exhorte les populations à aller peupler les gradins », titre le site.
Alors pourquoi cette désertion ? « Plusieurs raisons expliquent le fait que les supporters boudent ainsi les stades, pointe Jeune Afrique : la principale est sans nul doute la lourdeur du protocole sanitaire adopté par la CAF et le comité d’organisation pour limiter la propagation du Covid-19. Des règles particulièrement strictes, exigées par de nombreux clubs – européens notamment – avant d’autoriser la participation de leurs joueurs à cette compétition. Ne peuvent assister aux matchs que les personnes dûment vaccinées, qui doivent en outre présenter un test négatif datant de moins de 48 heures. Dans un pays où moins de 2,5 % de la population avait reçu ses doses une semaine avant le coup d’envoi de la CAN, l’obligation vaccinale exclut (donc) une large partie des supporters potentiels. »
Et puis, « les horaires de certains des matchs programmés pendant cette première phase de la compétition – dès 14h pour certains – et le prix des billets, sont aussi en cause, relève JA. En fonction des catégories, les billets vont de 3.000 à 8.000 F CFA. Et les tarifs grimpent à mesure que la compétition avance : lors des quarts de finale, il faudra débourser au moins 5.000 F CFA – et jusqu’à 15.000 F CFA. Et pour la finale, les précieux sésames coûteront de 7.000 à 20.000 F CFA. »