Les audiences ont pris fin ce mercredi 22 au procès de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Les deux défenseurs des droits de l’homme ont été exécutés en juin 2010. Les plaidoiries commenceront le 12 janvier 2022.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda Wa Kamanda Muzembe
La comparution du policier Paul Mwilambwe, revenu volontairement d’exil pour éclairer la justice, aura fait avancer le procès. Ce dernier dit avoir été livré à un réseau qui devait l’éliminer physiquement afin de faire taire la vérité. C’est, selon lui, la raison de sa fugue.
Un autre témoin présenté, ce mercredi, le lieutenant-colonel Nkongolo Mwamba, a été appelé à s’expliquer sur son rôle dans cette affaire. Ancien officier de sécurité du général John Numbi, c’est lui qui, selon tous les policiers à la barre, avait organisé en deux vagues les exfiltrations vers Lubumbashi des membres présumés du commando.
Le premier groupe avec en son sein Christian Kenga Kenga, Jacques Mugabo et quelques autres policiers, était allé directement à l’aéroport de Kinshasa à l’aube pour un voyage à bord d’un cargo Service Air, a déclaré Mugabo. Quant à Jancy Mulanga et Doudou Ilunga, eux ont affirmé avoir été conduits quelques jours plus tard, un soir, vers le même aéroport pour un voyage par la compagnie CAA. Ce, après avoir transité par la résidence de John Numbi sur l’avenue des Orangers, dans la commune de la Gombe.
« La cour est suffisamment éclairée »
Ces policiers ont également livré l’identité du conducteur qui était au volant du véhicule de commandement du général, avec à ses côtés le sous-lieutenant Nkongolo, depuis promu lieutenant- colonel. Pour le ministère public, Nkongolo était un homme de confiance du général Jon Numbi dont la mission était d’évacuer les suspects qui étaient recherchés.
Selon Me Richard Bondo, avocat des parties civiles, tous les intervenants dans cette affaire, chacun en participation criminelle, avait un rôle à jouer : Mugabo, Kenga Kenga, John Numbi… « La cour est suffisamment éclairée pour que tous les responsables à tous les niveaux soient sévèrement réprimés », a conclu l’avocat. Prochaine audience, le 12 janvier pour les plaidoiries.