Elles dénoncent la recrudescence de l’insécurité dans cette ville volcanique du Nord-Kivu et s’opposent à l’idée d’une quelconque future présence d’une base opérationnelle de la police rwandaise pour lutter contre le terrorisme à Goma.
Avec notre correspondant à Bukavu, William Basimike
Ce week-end, des tracts ont circulé à Goma pour stopper les activités aujourd’hui 20 décembre. Une demande formulée par le conseil urbain de la jeunesse de Goma, et une dizaine de mouvements citoyens. Espoir Ngalukiye est militant de la Lucha :
« Avant l’état de siège, c’était la même situation ; pendant l’état de siège, c’est toujours la même situation. Les gens continuent à être tués matin, midi, et soir. Les cambriolages, les kidnappings n’en parlons pas, et nous, nous en avons marre parce que personne ne sait qui sera la prochaine victime. »
Aussi, les jeunes de Goma s’opposent « à une quelconque arrivée des policiers rwandais sur le sol congolais ».
Le commissaire urbain de la police locale, le colonel Alisa Job, dit qu’il n’est pas informé ; il exhorte la jeunesse à ne pas croire aux rumeurs des réseaux sociaux, mais Espoir Ngalukiye reste sceptique :
« Nous l’avons appris à partir du site officiel de la police rwandaise qui a fait un compte-rendu selon lequel il y avait un accord qu’il y aura mise en place d’une unité opérationnelle commune. Nous avons une expérience du porte-parole du gouvernement congolais qui, un jour, disait qu’il n’y a pas de militaires ougandais sur le sol congolais. En moins de 24h, il y a eu officialisation de la présence de ces militaires. »
Devant la presse samedi à Kinshasa, le commissaire divisionnaire principal de la police, le général Dieudonné Amuli, qui revient d’une mission à Kigali, a rassuré qu’aucun accord n’a été signé dans ce sens et qu’il n’a ni qualité ni grade pour le faire.