Le président Félix Tshisekedi a nommé un nouvel administrateur général à l’ANR. Il s’agit de Jean-Hervé Mbelu Biocha, ancien vice-gouverneur de la capitale. Précurseur de la lutte contre l’impunité, affirment ses collaborateurs, il a pour ambition de redorer le blason terni de la centrale de renseignements.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda Wa Kamanda
Ce n’est pas une nouvelle figure, Jean-Hervé Mbelu Biosha est plutôt un homme du sérail. Un fils de la maison, comme on dit. Docteur en sciences politiques et administratives, il est professeur à l’université de Kinshasa. Rompu aux renseignements, l’homme a gravi tous les échelons au sein de l’ANR, jusqu’à en devenir le numéro un aujourd’hui.
Il est présenté par ses collègues comme l’un de ceux qui se sont investis dans la refondation de l’Agence, en lui imprégnant la vision de l’actuel chef de l’État dans le domaine sécuritaire. Alors qu’il jouait encore les seconds rôles, il a, au moment de la prise de fonction du président Tshisekedi, initié l’audit des finances publiques, en commençant par celui de la gestion du gouvernement Tshibala. Un ministre avait été interpellé et entendu 24 heures pour des soupçons de détournement de deniers publics.
L’opération mains propres menée au sein même de l’ANR a conduit à d’autres révélations. Au lieu d’œuvrer pour la sécurité des institutions et de la population, certains agents de ce service s’étaient affiliés à des réseaux mafieux et à des groupes d’assassins. Le procès sur le double assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana en 2010 en a révélé un pan.