L’Afrique du Sud abrite la plus grande population de manchots du Cap, un oiseau qui vit le long de la côte ouest de l’Afrique australe. Mais des dizaines d’entre eux ont été victimes d’une mystérieuse attaque ; 63 de ces oiseaux protégés, en voie de disparition, ont été retrouvés morts vendredi dernier, sur la plage de Boulders, au sud de la ville du Cap. D’après les premières analyses, il semblerait qu’ils aient été attaqués par un essaim d’abeilles. Un événement très rare.
Avec notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès
La Fondation d’Afrique australe pour la conservation des oiseaux côtiers (SANCCOB) a effectué des autopsies de ces manchots du Cap mystérieusement décédés, et attend les résultats d’analyses toxicologiques. Mais leur vétérinaire privilégie d’ores et déjà la piste d’une attaque d’abeilles pour expliquer la mort de cette soixantaine d’oiseaux. De nombreuses piqûres ont été découvertes sur leur corps, et des abeilles mortes ont été retrouvées sur la plage.
Du jamais vu, selon différents experts interrogés, qui estiment qu’il y a très peu de risques qu’un tel événement se reproduise. Mais cela reste selon eux une tragédie, alors que ces manchots africains, de petits oiseaux noir et blanc qui ne dépassent pas 70cm et incapables de voler, sont en voie de disparition. Aujourd’hui, seuls quelques 14 000 couples de manchots du Cap sont recensés dans le monde. Près des trois-quarts de leur population sud-africaine a disparu sur les trente dernières années, et l’espèce, menacée par le dérèglement climatique et la surpêche, pourrait complètement s’éteindre d’ici 2035 si rien n’est fait pour leur protection.