Révocant Karemangingo a été abattu au volant de son véhicule, en début de semaine, alors qu’il rentrait à son domicile dans la banlieue de Maputo. Ancien soldat de l’armée rwandaise, ce commerçant vivait au Mozambique depuis 1998. Un assassinat troublant, car ces derniers mois il se disait, surveillé, menacé. De plus, il avait déjà échappé à une tentative d’assassinat il y a cinq ans.
Selon le président l’association des réfugiés rwandais au Mozambique, dont Révocant Karemangingo était le trésorier, celui-ci se disait surveillé ces derniers mois. Il s’était plaint auprès de la police mozambicaine, évoquant des véhicules aux fenêtres teintées qui stationnaient devant son domicile et son lieu de travail, faisant état de menaces provenant de Kigali.
Son assassinat était bien planifié, avec pas moins de trois véhicules impliqués. Deux l’ont pourchassé jusqu’à son domicile, où le dernier lui a finalement barré la route, l’obligeant à s’arrêter. C’est là qu’est survenue la fusillade. M. Karemangingo a été tué de neuf balles.
Loin d’être un cas isolé
Révocant Karemangingo était un homme d’affaires prospère à Maputo, sans activité politique, selon l’association des réfugiés rwandais au Mozambique, qui pointe du doigt les autorités rwandaises. Selon le président de cette association, la victime était perçue comme un dissident par Kigali, son nom ayant été cité comme un élément soutenant des organisations dites terroristes.
Le président de l’association des réfugiés rwandais au Mozambique ajoute qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Le mois dernier, le secrétaire de cette organisation a été victime d’une tentative d’enlèvement. Et il y a quelques mois, un ex-journaliste rwandais, devenu opposant et qui s’était réfugié au Mozambique, a disparu.