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Mozambique: un observateur électoral assassiné

Au Mozambique, le chef d’une mission d’observation des élections générales a été tué lundi 7 octobre dans la province de Gaza, au sud du pays. Cet assassinat intervient à quelques jours d’un scrutin qui doit élire un président, des députés et des gouverneurs de province le 15 octobre.

Anastacio Matavele a été abattu en plein jour alors qu’il sortait d’un atelier de formation d’observateurs. Il était le responsable provincial de Sala da Paz, une organisation de la société civile chargée d’observer le scrutin du mardi 15 octobre prochain.

L’incident a eu lieu à Xai Xai, capitale de la province de Gaza, une province où de nombreuses irrégularités ont déjà été constatées notamment un nombre plus élevé d’inscrits sur les listes électorales que d’électeurs éligibles.

Pour cet observateur qui préfère rester anonyme, cet assassinat est très inquiétant : « Gaza est une province où il y a toujours eu beaucoup d’intolérance politique. C’est un bastion du parti au pouvoir, et l’opposition a toujours eu beaucoup de mal à y faire campagne. Nous ne savons pas pourquoi notre collègue a été tué, mais nous sommes très inquiets car c’est un message d’intimidation envers les observateurs. »

Les agresseurs d’Anastacio Matavele ont pu être identifiés, après avoir eu un accident de la route en prenant la fuite. Il s’agit de 4 membres de la police anti-émeutes. La police nationale a aussitôt réagi, précisant que les 4 hommes avaient agi de leur propre initiative.

La campagne électorale est très violente car les élections de 2019 sont plus compétitives que celles de 2014, 2009. A chaque fois qu’il y a des caravanes du Frelimo et de la Renamo qui se croisent, il y a toujours de la violence. Parce qu’au Mozambique, il y a de l’intolérance politique entre ces deux partis.

Domingos do Rosario, spécialiste de Sciences politiques à l’université Eduardo Mondlane de Maputo
08-10-2019 – Par Alexandra Brangeon

Pour l’analyste politique Domingos do Rosario, cet assassinat est de mauvais augure pour la suite : « Toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait de la violence après les jours de scrutin, et après les élections».

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