Il n’est plus aussi simple de voyager vers la France pour les officiels centrafricains qui se plaignent de délais plus longs pour l’obtention des visas et les formalités bien plus complexes. Officiellement, la procédure est rallongée en raison de la crise sanitaire et les congés d’été, mais pour certains officiels centrafricains il s’agirait plutôt d’une nouvelle étape de la détérioration des relations diplomatiques entre les deux pays.
Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade
En juin dernier, cinq députés dont le premier vice-président de l’Assemblée nationale doivent se rendre en mission parlementaire à Bruxelles. Malgré une note de l’ambassade Belge, leurs demandes de visa sont refusées par l’ambassade de France à Bangui. Motif : dépôt tardif du dossier, trois jours seulement avant leur départ.
Invitée officiellement en Italie, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères préfère utiliser son passeport français plutôt que son passeport diplomatique, ses collaborateurs s’ayant vu refuser le sésame pour le même motif.
« Les usages protocolaires sont foulés au pied », s’insurge un officiel. Le visa ne s’obtient plus en 24h pour les hautes personnalités, les sollicitations directes auprès de l’ambassade restent sans réponse, des voyages médicaux auraient été refusées, les visas accordés sont plus courts.
A l’ambassade, si l’option d’une restriction pour les personnalités jugées « hostiles à la France » est régulièrement évoquée, on assure que c’est le « contexte sanitaire qui rallonge les délais ». Même si l’on concède une « vigilance accrue sur certains cas particuliers ».
Paris se plaint de campagnes de désinformation à son égard, de difficultés faites à ses entreprises mais surtout de l’influence croissante en RCA de paramilitaires russes qualifiés de « mercenaires » par les experts des Nations unies.