Au sud du Bénin, la première réserve de biosphère de l’Unesco née de la volonté des ONG a vu le jour dans le delta du Mono, il y a bientôt un an. Pour obtenir le classement par l’Unesco, les ONG ont donc travaillé avec les populations locales et proposé un plan de gestion communautaire. Un site particulier, aujourd’hui menacé.
Le Congrès mondial de la nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) se déroule jusqu’au 11 septembre à Marseille, dans le sud de la France. En tant que conseiller de l’Unesco, l’UICN participe au développement de réserves de biosphère à travers le monde, dont celle de la basse vallée de l’Ouémé, au Bénin, qui fêtera prochainement sa première année.
Cette réserve de biosphère est devenue vitale pour la région : « La particularité ici, c’est que c’est cette réserve qui nourrit une grande partie du Bénin parce qu’au sein de cette réserve nous avons le fleuve Ouémé, le lac Nokoué et la rivière So. Une grande partie de ce qui est produit nourrit non pas seulement le Bénin, mais le Nigeria voisin à côté », commente l’un des acteurs de cette création, Maximin Djondo, directeur de l’ONG BEES, pour l’éducation et l’environnement au Bénin.
Site aujourd’hui menacé
Mais aujourd’hui ce site est menacé, notamment car situé dans une zone transfrontalière très peuplée : « La demande augmente, donc la production augmente. Et la population occupant cet espace augmente. Donc, la pression sur les ressources naturelles devient de plus en plus forte alors que c’est un site Ramsar d’importance internationale », rajoute M. Djondo. De plus, au cœurs des forêts galeries s’abritent une espèce endémique de singes à ventre roux, également menacée par la surexploitation du bois.
Tout comme pour obtenir le classement par l’Unesco, les ONG travaillent donc avec les populations locales pour préserver cet environnement : « il faut arriver à (…) définir des nouvelles règles de gestion pour que la pression soit arrêtée ou diminuée, pour que les ressources ne soient pas complètement épuisées pour les générations futures. La prochaine étape, c’est la mise en œuvre rigoureuse du plan de gestion pour que tout ce que nous avons prévu pour améliorer la diversité de cet écosystème important soit considéré et puisse bénéficier aux populations locales ».