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Côte d’Ivoire: des radars et des caméras contre les infractions routières à Abidjan

En Côte d’Ivoire, face au fléau que représentent les accidents de la route, les autorités serrent la vis. À partir de ce mardi 7 septembre, elles déploient leur arme fatale : la vidéo-verbalisation.

Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto

Des dizaines de radars-caméras, qui s’ajoutent aux centaines de caméras déjà présentes partout à Abidjan, traqueront les contrevenants et signaleront les infractions par SMS. Le conducteur verbalisé devra ensuite payer son amende en ligne ou en liquide dans des endroits prévus à cet effet. Après une phase de sensibilisation de quelques mois, place à la répression.

En 2018, le gouvernement a expérimenté la vidéo-verbalisation en surveillant quatorze points de contrôle. En trois mois, 2 millions d’infractions ont été constatées.

Globalement en Côte d’Ivoire, au moins 1 200 personnes perdent la vie chaque année sur les routes, selon des statistiques officielles, dont 41% dans le seul district d’Abidjan. L’an dernier, 13 000 accidents ont été recensés. Vingt et un mille personnes ont été blessées.

Face à ces chiffres, d’ailleurs en forte augmentation, le gouvernement réagit et travaille, depuis trois ans, à la mise en place d’un « système de transport intelligent », c’est-à-dire un réseau de radars et de caméras avec traitement informatisé des infractions.

« Nous avons, pour l’instant, à peu près – en ce qui nous concerne, le ministère des Transports – 140 radars et caméras installés sur Abidjan, explique Amadou Koné, ministre des Transports. On va porter à 200, d’ici décembre. Je voudrais indiquer aussi que le ministère chargé de la Sécurité a plus d’un millier de caméras dans la ville d’Abidjan qui sont capables aussi de faire le travail qui est fait par les cameras que nous, nous avons installées ».

Ici comme ailleurs, les autorités soignent l’effet d’annonce afin de susciter la peur du radar plutôt que celle du gendarme ou du policier. Aucun radar n’accepte de bakchich, explique en substance Diomande Vagondo, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité : « C’est une caméra qui constate, qui enregistre ce que vous avez fait, la faute que vous avez commise et qui vous est ensuite transmise par SMS avec l’amende conséquente. À quel niveau le policier intervient-il ? Il n’intervient presque pas. »

Il n’y aura pas de retour en arrière et le système s’appliquera bientôt dans tout le pays, assure le gouvernement.

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