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Coup d’État en Guinée: silence et prudence au sein de la classe politique

The Guinean Special Forces arrive at the Palace of the People in Conakry on September 6, 2021, ahead of a meeting with the Ministers of the Ex-President of Guinea, Alpha Conde. - Guinean special forces seized power in a coup on September 5, 2021 arresting the president Alpha Conde and imposing an indefinite curfew in the west African country."We have decided, after having taken the president, to dissolve the constitution," said a uniformed officer flanked by soldiers toting assault rifles in a video sent to AFP. (Photo by CELLOU BINANI / AFP)

Des militaires des forces spéciales dirigées par le colonel Mamady Doumbouya ont pris le pouvoir le week-end dernier à Conakry. Ils ont dissous le gouvernement et les institutions et aboli la Constitution qu’avait fait adopter Alpha Condé en 2020 et dont il s’était servi pour briguer la même année un troisième mandat, malgré des mois de contestation meurtrière. Au sein des états-majors politiques, l’heure est à la prudence.

Avec notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah 

Cette nouvelle irruption de l’armée dans le jeu politique guinéen n’est pas sans provoquer des interrogations. Les deux précédentes expériences de 1984 et 2008 amènent la population à la plus grande prudence.

Mamadou Bah Baadiko, ancien député et président de l’Union des forces démocratiques (UFD), s’interroge. « C’est la grande question : est-ce qu’ils vont s’attaquer réellement aux véritables maux du pays qui s’appellent corruption, ethnicisme, dictature, absence d’institutions démocratiques, absence de liberté avec impossibilité pour les populations de se défendre légalement sans être envoyées en prison ».

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À la question de savoir si ce coup de force est salutaire, il répond : « Nous sommes des démocrates, nous aurions bien voulu que l’issue ne soit pas un coup d’État. C’est l’échec total des institutions en place, il n’y a pas d’élections libres, honnêtes, équitables, le pouvoir confisque tout, c’est un parti-État totalitaire. Il n’y avait pas d’autres solutions, malheureusement ».

Le leader du Parti nouvelle vision (PNV), Dounamou Togba, quant à lui, souhaite qu’on fasse confiance aux nouveaux maîtres de Conakry : « Si les forces vives de la nation, si les hommes politiques acceptent de se donner la main et accorder le bénéfice du doute à ces militaires, nous pensons que nous pouvons avoir une discussion franche qui pourrait nous amener à une transition paisible pour nous permettre de mettre en place un État démocratique ».

Des responsables du RPG, l’ex-parti au pouvoir, interrogés par RFI, n’ont pas souhaité s’exprimer.

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