Le dispositif actuel qui prévoit 14 semaines serait contraignant pour la plupart des femmes qui se voient dans l’obligation de reprendre le travail un à deux mois après leur accouchement.
Le collectif pour un congé de maternité paisible profite de la révision en cours du Code du travail pour demander cette réforme. L’association propose six mois de congé pour les femmes et un mois pour les hommes pour, justifie-t-elle, une meilleure conciliation entre la vie familiale et professionnelle. Une pétition a été lancée dans ce sens et elle a déjà recueilli plus de 12 500 signatures. L’objectif étant d’atteindre les 15 000 signatures afin que l’initiative soit soumise à l’Assemblé nationale.
C’est à partir d’expériences personnelles que les membres du collectif pour un congé de maternité paisible se sont lancées dans cette initiative qu’elles entendent inscrire dans le débat public.
« Une membre du collectif a dû démissionner [de son travail, NDLR] parce qu’il y a eu des complications au niveau de l’accouchement. Elle a demandé à prendre une disponibilités, on lui a dit non », explique Fabienne Gouba, l’une des initiatrices de la pétition.
Certains pays comme la Gambie appliquent déjà le congé de maternité de six mois. Au Burkina Faso, il dure trois mois, mais selon Fabienne Gouba, les mères n’en profitent pas pleinement pour leur bien-être et celui de leurs bébés.
« Que la grossesse se déroule très bien ou pas, la loi actuelle sur le congé maternité au Burkina Faso oblige la femme à partir obligatoirement en congé maternité quatre semaines avant la date prévue d’accouchement. Étant donné que c’est clairement mentionné dans la loi que le congé maternité après l’accouchement ne peut pas dépasser les dix semaines, on prive la femme de précieuses semaines avec le bébé. »
Le collectif aimerait que cet arrêt de travail préventif ne soit exigé que lorsqu’il est motivé par un certificat médical. Il propose aussi que la femme enceinte puisse choisir soit un congé de 14 semaines, soit un congé de 28 semaines. Il souhaite également que la permission exceptionnelle de trois jours accordée au papa soit transformée en un congé de paternité d’un mois.