La décision algérienne de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc marque une nouvelle étape après des semaines de tension entre les deux pays. Le ministère marocain des Affaires étrangères regrette « une décision complètement injustifiée mais attendue ». Quelles conséquences cette rupture peut-elle avoir sur les échanges entre les deux pays, sur la région et au-delà ?
Les répercussions à la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc seront surtout d’ordre économique. Le sujet qui inquiète le plus le Maroc, c’est notamment la possibilité de la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, qui relie depuis 1996 les gisements algériens à l’Europe via le royaume marocain et dont le contrat expire en octobre prochain.
À ce sujet, Alger a laissé la question en suspens en affirmant qu’il reviendra à la société Sonatrach d’en décider. Mais dans le même temps, l’Algérie a développé le gazoduc Medgaz, acheminant le gaz directement vers l’Espagne. Alger pourrait donc utiliser cette ligne à la place du gazoduc marocain, qui transporte 8,2 millions de m3 vers l’Espagne.
Un nouveau coup dur pour l’Union du Maghreb arabe
En ce qui concerne le mouvement de personnes entre les deux pays, Alger a affirmé mardi que les consulats des deux pays resteront ouverts et que cette décision ne se répercutera pas sur les marocains résidant en Algérie, ni sur les Algériens au Maroc.
D’un point de vue diplomatique, une telle décision constitue un nouveau coup dur pour l’Union du Maghreb arabe, bloquée depuis de longues années en raison des relations difficiles entre Alger et Rabat. La rupture aura probablement un impact sur l’Union africaine qui risque d’être divisée entre partisans des deux pays.
Les réactions diplomatiques ne se sont pas faites attendre. Le Maroc a, par le biais du ministère marocain des Affaires étrangères, regretté « une décision complètement injustifiée mais attendue ». Rabat « rejette catégoriquement les prétextes fallacieux, voires absurdes, qui la sous-tendent », ajoute-t-il sur Twitter. De son côté, Paris a appelé mercredi l’Algérie et son grand rival voisin à revenir à une logique de « dialogue » dans l’intérêt de la « stabilité » au Maghreb.