Les rivières africaines sont polluées par le développement de l’industrie textile sur le continent. C’est l’ONG Water Witness qui tire la sonnette d’alarme dans un rapport publié ce 17 août et qui s’appuie sur des études de cas en Tanzanie, en Éthiopie, à Madagascar ou encore au Lesotho.
Le rejet d’eaux usées est la principale source de pollution de l’industrie textile selon Water Witness, mais aussi la plus dangereuse pour la population. En Tanzanie où la rivière Msimbazi, qui traverse la capitale Dar-Es-Salaam, présenterait un taux de Chrome 6, un composant des teintures de tissus, 75 fois plus élevé que la limite légale avec des risques de cancers et de malformation.
Au Lesotho, les habitants rapportent que les cours d’eaux sont devenus couleur bleu jean. En cause, une législation non existante ou mal appliquée sur le rejet des eaux usées et le manque d’infrastructures pour les traiter.
Forte consommation d’eau
L’ONG pointe également la surconsommation d’eau du secteur, puisqu’il faut, selon le rapport, environ 200 litres d’eau pour fabriquer un kilo de prêt-à-porter dans des pays où l’accès à l’eau de la population est déjà problématique.
De plus en plus de grandes marques de prêt-à-porter sous-traitent la fabrication de leurs habits en Afrique, attirées par des incitations fiscales et une main d’œuvre peu chère. Selon Water Witness, l’Afrique exporte pour 4 milliards de dollars par an de prêt-à-porter à destination de marques comme Adidas, Etam, ou encore Levis. Mais si le rapport cite ces enseignes, il ne les met pas directement en cause et n’établit pas de liens directs entre elles et les sites polluants.
►À lire aussi : le rapport de Water Witness (en anglais)