En Guinée, l’exploitation des mines d’or oppose orpailleurs et populations locales à Kounsitel, dans la préfecture de Gaoual (nord-ouest du pays). Des heurts ont éclaté en début de semaine, faisant une dizaine de blessés et des dégâts matériels. Des magasins ont été brûlés, le domicile du directeur sous-préfectoral de la jeunesse incendiée. D’où est parti ce différend ?
Des centaines de chercheurs d’or ont afflué dans cette localité de 20 000 habitants depuis la découverte de l’or en mai dernier. Pour explorer les sites et permettre une exploitation légale, les autorités guinéennes ont interdit l’orpaillage dans cette zone en juin dernier et des forces de l’ordre ont été déployées pour sécuriser les sites.
Habitants en colère
Malgré cette interdiction, les activités minières se sont poursuivies, provoquant la colère des habitants qui ont entrepris de mettre en place leur propre surveillance. Mamadou Chérif Diallo est le maire de la localité de Kounsitel. « Lorsqu’on interdisait, il n’y avait que deux sites d’exploitation. Aujourd’hui, nous sommes à 28 sites. Nous avons décidé d’organiser nos jeunes. On leur a dit d’aller dans les sites pour empêcher le travail de l’or ».
Complicité des forces de l’ordre ?
Les populations locales accusent les forces de sécurité de complicité avec les orpailleurs. Mamadou Samba Diallo, coordinateur de la jeunesse de Kounsitel dénonce : « Malheureusement, on a constaté que les militaires qui sont venus pour sécuriser le site, travaillent avec les orpailleurs, qui les payent. Ils travaillent avec eux toute la nuit. On ne peut pas demander le départ des militaires parce que c’est le gouvernement qui a décidé de les envoyer ici. Tout ce que nous demandons, c’est le départ des orpailleurs. »
Le calme semble revenu entre les deux camps, mais certains orpailleurs n’ont toujours pas quitté la zone.