En Algérie, les incendies continuent de faire rage. Il y a désormais près de 70 départs de feu depuis lundi 9 août. Le dernier bilan fait état de 65 morts dont 28 militaires envoyés pour contrer la progression des flammes. Douze soldats sont par ailleurs hospitalisés dans un état critique. Le feu est attisé par la chaleur extrême qui touche le Maghreb. C’est la Kabylie qui paye le plus lourd tribut.
Des arbres calcinés au sommet des collines de Kabylie. Un vieil homme blessé, qui erre dans la rue, des cendres sur la tête… La situation sur place est extrêmement difficile. Il y a beaucoup de blessés dans les hôpitaux de la wilaya de Tizi Ouzou, confie à RFI un bénévole qui préfère rester anonyme. « Ce qui manque le plus ce sont les médicaments : le tulle gras et la Biafine. Même ici à Tizi Ouzou, qui est une des plus grandes villes d’Algérie, on en manque terriblement. Je suis parti à l’hôpital, je n’ai pas vécu la Guerre d’Algérie, mais j’ai des images de films qui me reviennent et je peux vous assurer que c’est comme un hôpital de guerre. Les militaires sont allongés par terre, brûlés, aveuglés, amputés…. Franchement, c’est terrible, terrible, terrible ».
Origine criminelle…
La population se mobilise pour venir en aide aux sinistrés qui ont dû fuir leur habitation par milliers. Des camions, remplis de dons, sont prêts à sillonner les alentours de la ville dans l’après-midi. Mais malgré cette solidarité spontanée, les habitants déplorent l’absence de l’État.
Dans une déclaration à l’Agence de presse algérienne ce mercredi, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a affirmé que le président Abdelmadjid Tebboune avait ordonné la mobilisation de tous les moyens humains et matériels pour l’extinction de ces incendies. Il a annoncé la réquisition de tous les hôtels, y compris ceux du secteur privé, ainsi que les résidences universitaires pour l’accueil des sinistrés.
Le Premier ministre a également appuyé sur le fait que ces incendies ne pouvaient être que d’origine criminelle, et que les premiers indices récoltés par les enquêteurs allaient dans ce sens. Deux personnes ont été arrêtées dans la nuit du 10 au 11 août.
Le président Abdelmadjid Tebboune a également décrété trois jours de deuil national et gelé temporairement les activités de l’État n’étant pas liées aux incendies.