Le leader du parti d’opposition Chadema comparaîtra finalement vendredi (et non ce jeudi 5 août comme précédemment annoncé) pour terrorisme et crimes économiques au tribunal d’instance de Kisutu à Dar es Salam. Le président de Chadema et dix de ses compagnons ont été arrêté il y a deux semaines à Mwanza, une ville du nord-est, où ils prévoyaient un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles. Des arrestations dénoncées par Amnesty International.
Ces allégations semblent être politiquement motivées, nous explique Roland Ebole, chercheur au sein de l’organisation de défense des droits de l’homme, joint par Christina Okello du service Afrique de RFI. « Freeman Mbowe et trois autres personnes sont accusées de crimes qui ont eu lieu entre mai et août l’année dernière, selon la police. Le timing de ces arrestations me semble suspect, car elles interviennent un an après les faits, et à un moment où un chef de l’opposition demande des réformes constitutionnelles.
Freeman Mbowe a été arrêté le 21 juillet. Il a été présenté au tribunal cinq jours plus tard, car l’accusation demandait plus de temps pour rassembler des preuves. C’est une pratique courante en Tanzanie. Par exemple, pour des journalistes comme Eric Kabendera qui ont fait plusieurs allers et retours au tribunal pendant plus d’un an. Nous constatons que le gouvernement emploie maintenant les mêmes méthodes pour harceler et intimider le leader de l’opposition Freeman Mbowe.
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Si l’accusation tente de nouveau de gagner du temps, eh bien nous estimons qu’il vaudrait mieux tout simplement le relâcher. »
Des manifestations étaient prévues ce jeudi pour demander la libération de Freeman Mbowe. Des manifestations interdites par la police