Afrique économie vous propose cette semaine une série sur les « initiatives vertes ». En Afrique du Sud, la construction des bâtiments écoresponsables est en plein essor. Plus de 600 bâtiments sont certifiés par le Conseil sud-africain des bâtiments verts, la branche locale d’un réseau de 70 Conseils à travers le monde. Parmi les clients, des municipalités mais aussi des grandes entreprises qui cherchent à verdir leur image. Un business gagnant-gagnant.
Nous sommes sur Oxford Road dans le quartier d’affaires de Rosebank. Sur quelques centaines de mètres sont concentrés plusieurs bâtiments certifiés écoresponsables. L’évaluation a été réalisée par le Conseil sud-africain des bâtiments verts représenté par Mthobisi Masinga. Nous nous arrêtons devant les bureaux d’une grande banque. « On remarque que le bâtiment a été conçu pour permettre à la lumière naturelle de traverser l’ensemble. L’accent a été mis sur l’acier et le verre plutôt que sur le ciment, la brique ou le mortier. Et le plus important, quand on regarde autour du bâtiment, on voit de nombreux arbres qui permettent de purifier l’air environnant », explique-t-il.
Un peu plus loin, un cours d’eau artificiel s’écoule devant le siège d’une entreprise de boissons gazeuses. Multinationales du soda, du pétrole, du commerce, de la banque : tous les bâtiments écoresponsables du quartier appartiennent aux plus gros pollueurs de la planète. Ils payent le prix fort pour renvoyer une image positive de leur activité. Et c’est un bon investissement promeut Mthobisi Masinga. « La transition écologique génère beaucoup de bénéfices : elle attire les investisseurs et les clients. Vous ne sauverez peut-être pas la planète mais vous vous ferez plus d’argent », promet-il.
Construire des bâtiments verts génère des billets verts
C’est la logique des cabinets qui prospèrent sur la certification ou la conception de ces immeubles écoresponsables. Vere Shaba est devenue l’une des figures de l’éco-construction en Afrique du Sud. Elle a lancé son entreprise Green Design en 2016. Elle l’assure, l’argent ne devrait pas être un problème. « J’aimerais vous dire que le coût ne doit pas vous empêcher de construire un bâtiment écoresponsable. Au lieu de se demander si vous avez les moyens, la question devrait plutôt être : est-ce que je peux me permettre de ne pas construire un bâtiment écoresponsable ? Cela étant dit, plusieurs études ont évalué le surcoût induit par un bâtiment écoresponsable. Il faut compter entre 1,1% et 11% de coût supplémentaire. »
À l’image de son entreprise, le secteur est en pleine expansion. Les Conseils des bâtiments verts sont présents dans huit pays africains. Quant à Vere Shaba elle a créé un fond d’investissement pour aider au lancement d’entreprises comme la sienne.
