BNP Paribas conteste sa responsabilité dans l’affaire des « Biens mal acquis » d’Omar Bongo, l’ancien président gabonais. En mai dernier, le tribunal de Paris a inculpé la banque française pour « blanchiment de corruption et blanchiment de détournement de fonds publics », des accusations que rejette la banque.
D’après un interrogatoire du juge auquel l’AFP a eu accès, BNP Paribas a reconnu « des carences » dans son suivi du circuit financier de la famille d’Omar Bongo, mais conteste « tout dessein frauduleux ».
L’affaire tourne autour d’une entreprise de décoration intérieure, dénommée « Atelier 74 ». La justice française soupçonne cette société d’avoir reçu, sur ses comptes à la BNP, de l’argent en provenance de sa filiale Afrique, via un compte à la BGFI, une banque gabonaise. Ce compte gabonais recevait de très nombreux dépôts d’espèces effectués par Omar Bongo lui-même et ses proches.
Cet argent lui aurait permis d’acquérir 12 biens immobiliers dont une villa à Nice et des hôtels particuliers dans des quartiers chics de Paris, à hauteur d’au moins 35 millions d’euros, des fonds issus de la corruption de l’ancien président gabonais. La justice accuse la banque française de les avoir blanchis.
Pour le juge, la BNP aurait dû « classifier » comme « sensible » le « lien d’affaires connu » entre « Atelier 74 » et Omar Bongo et repérer que les montants en espèces étaient disproportionnés par rapport aux revenus du président.
Mais selon Georges Diarni, le directeur juridique de BNP Paribas, « rien n’établit » que la BNP « aurait été informée que la famille Bongo tirait les ficelles derrière « Atelier 74 » ».