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Gabon: nouvel épisode judiciaire dans le volet français de l’affaire des biens mal acquis

Un juge français a récemment rejeté la demande de l’État gabonais de se constituer partie civile. Ses conclusions, sévères, ont fuité dans la presse. Les avocats du Gabon ont annoncé faire appel de cette décision. Le porte-parole de la présidence a lui dénoncé un « acharnement ».

Face à la presse gabonaise ce mercredi, Jessye Ella Ekogha a dénoncé la « multiplication de la divulgation d’informations confidentielles dans des procédures en cours », qui « n’honore pas la justice française ». Ce qui constitue, selon lui, « une volonté ferme de nuire à l’image du pays ». Le porte-parole de la présidence réagissait à la publication lundi par le site d’information Mediapart du contenu de l’ordonnance rendu le 7 février par le juge Dominique Blanc, dans laquelle il rejette la constitution de partie civile de l’État du Gabon.

Pour le magistrat français, les enfants d’Omar Bongo, en premier lieu l’actuel président du pays, son fils Ali Bongo, ne pouvaient ignorer l’origine « frauduleuse » du patrimoine dont ils ont bénéficié. Patrimoine estimé en France à 85 millions d’euros et largement issu « des commissions versées par la société pétrolière Elf ». Le juge Blanc ajoute que les avocats de Libreville n’ont fourni « aucun écrit ni aucune pièce justifiant d’un préjudice en relation directe avec les infractions », et que « les faits […] n’ont pu être ignorés de l’État gabonais dont plusieurs des membres, au plus haut niveau, apparaissent et/ou sont impliqués dans la procédure ».

Les défenseurs de l’État gabonais estiment que les détournements de fonds allégués constituent « un amoindrissement des recettes publiques ». Ils ont annoncé mardi à l’AFP leur intention de faire appel de cette ordonnance. Jusque-là, seuls des intermédiaires, dont la banque BNP Paribas, ont été inculpés dans le volet gabonais de l’affaire « BMA ». Aucun membre de la famille Bongo, qui conteste tout détournement de fonds, n’a été mis en examen.

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