Depuis dimanche et les mesures extraordinaires prises par le président Kaïs Saïed, le pays est dans l’attente, notamment d’un nouveau Premier ministre. Parmi les autres mesures prises, le gel de l’Assemblée nationale ainsi que la levée de l’immunité des députés. Et cette semaine plusieurs arrestations de députés ont eu lieu.
Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Charlotte Cosset
Deux députés du mouvement islamo-nationaliste Al Karama, allié du parti Ennahdha, ont été arrêtés, a annoncé ce dimanche le chef de leur parti. Maher Zid et Mohamed Affes sont en détention provisoire dans le cadre d’une « enquête de la justice militaire », a expliqué sur Facebook le leader de cette formation politique. Plus tôt dans la semaine, c’est le député indépendant, Yassine Ayari qui avait été lui aussi mis aux arrêts.
Ils ont tous les trois en commun d’avoir dénoncé les mesures prises dimanche dernier par le président Saïed, qu’ils estiment être un « coup d’État ». Ils ont aussi tous en commun d’être poursuivis par la justice ou d’avoir déjà été condamnés dans le cadre de différentes affaires. Les deux premiers dans l’affaire dite de l’aéroport. En mars derniers, ils étaient intervenus pour soutenir une femme fichée S – « suspectée de terrorisme » – et donc interdite de voyager. Le troisième a été poursuivi à plusieurs reprises notamment pour « diffamation et outrage à l’institution militaire ».
Human Rights Watch cette semaine exposait ses craintes estimant que « le président Saïed risque d’utiliser ses pouvoirs extraordinaires contre ses opposants ». La présidence, elle, se veut rassurante. Kaïs Saïed a affirmé vendredi qu’il n’y a « pas de peur » à avoir concernant les libertés et les droits en Tunisie.