En Tunisie, après le limogeage dimanche 25 juillet de son Premier ministre, le président Kaïs Saïed a nommé une personnalité en charge du ministère de l’Intérieur. Dans le même temps, un autre décret est très commenté, ce vendredi matin, il concerne l’Assemblée nationale, dont les travaux sont gelés depuis dimanche dernier.
Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Charlotte Cosset
« Le délai prévu peut être prorogé par décret présidentiel », c’est cette petite phrase au milieu d’un nouveau décret concernant l’Assemblée nationale qui fait débat ce vendredi matin 30 juillet à Tunis. Le parti Ennahdha, opposé au président, a réagi rapidement : un mois, « cela devrait être la limite maximale à la suspension des institutions et de la Constitution ».
La formation appelle à ce que les discussions avec les partis politiques soient menées pour la présentation d’un nouveau Premier ministre devant le Parlement avant la fin du mois. « S’il n’y a pas d’accord sur le retour du Parlement, la formation du gouvernement et sa présentation au Parlement, la rue tunisienne se mobilisera sans aucun doute », menace Ennahdha.
Cependant, la confiance des Tunisiens semble toujours acquise au président. Ils attendent un vrai changement dans la manière de pratiquer la politique. Un internaute sur Tweeter souligne que « Kaïs Saïed incarne l’antisystème, et il a été élu en tant que tel ».
Pour l’analyste politique Slaheddine Jourchi il y a peu de doute : le délai des 30 jours de suspension du Parlement sera dépassé. Il souligne que le président –professeur de droit constitutionnel- « ne croit pas au système parlementaire ni aux partis politiques ». Pour lui, comme d’autres observateurs le président souhaite revenir à un système présidentiel.