En Somalie, pour la première fois depuis l’arrivée de Joe Biden à la présidence américaine, les Américains ont ordonné une frappe de drone contre les shebabs. L’opération conduite mardi 20 juillet a visé les terroristes islamistes près de Galkayo, dans le centre de la Somalie.
Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Nemeth
C’est probablement l’urgence qui a conduit les Américains à utiliser leurs drones. On n’en connaît pas encore le bilan, mais la frappe a été déclenchée alors que l’unité d’élite Danab, formée par les États-Unis, subissait une embuscade tendue par les shebabs à 600 km au nord de Mogadiscio.
C’est la première opération du genre sous la présidence Biden alors que sous Donald Trump, le nombre de bombardements aériens avaient atteint des niveaux record. Ces frappes avaient cessé le 20 janvier, dès la prestation de serment de Joe Biden.
La nouvelle administration a édicté de nouvelles règles très strictes le temps de définir une nouvelle politique dans ce domaine. Ces opérations devaient désormais obtenir un feu vert préalable de la Maison Blanche. Or cela n’a pas été le cas mardi. Cindi King, porte-parole du Pentagone, explique qu’il « n’y a pas eu besoin de validation car notre commandement en Afrique a l’autorité lorsque nos alliés sont visés par une attaque ».
Mais cette frappe ne signifie pas forcément un retour de l’utilisation massive des drones en Somalie. Les évaluations sont toujours en cours. Par ailleurs, à la fin de son mandat, Donald Trump avait ordonné le retrait complet des militaires américains de Somalie, qui depuis ont été redéployés au Kenya et à Djibouti. Leur retour à Mogadiscio n’est pas impossible.
En avril, le général Townsend, chef du commandement en Afrique, avait déclaré que le redéploiement hors du pays compliquait les opérations et faisait baisser le niveau de compréhension du contexte somalien.