Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête sur l’espionnage de journalistes français dont l’infiltration de téléphones par le logiciel Pegasus pour le compte de l’Etat marocain, qui le conteste, a été révélé dimanche par un consortium de médias, a-t-il annoncé dans un communiqué.
Cette enquête a été ouverte suite à la plainte du média d’investigation Mediapart. Elle liste dix infractions dont « atteinte à la vie privée », « interception de correspondance », « accès frauduleux » à un système informatique et « association de malfaiteurs », précise l’Agence France presse.
L’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné a annoncé qu’il se joindrait à la plainte de Mediapart dont deux journalistes ont été espionnés par les services secrets marocains : le fondateur du média Ewdy Plenel et la journaliste Lénaïg Bredoux. « Les numéros des téléphones portables de Lénaïg Bredoux et d’Edwy Plenel figurent parmi les dix mille que les services secrets du Maroc ont ciblés en utilisant le logiciel espion fourni par la société israélienne NSO », peut-on lire dans un article, « Projet Pegasus » : Mediapart a été espionné par le Maroc, qui raconte à partir de quand (févirer 2019) et pourquoi les deux journalistes ont été espionnés.
Le Canard Enchaîné, lui, aurait été visé notamment à travers son ancienne collaboratrice Dominique Simmonnot, aujourd’hui contrôleure générale des lieux de privation de liberté, qui a également annoncé qu’elle allait saisir personnellement la justice.
Le service de sécurité marocain utiliserait Pegasus de manière systématique contre des journalistes et critiques du pouvoir. L’un des journalistes-cible emblématique de ces pratiques est Omar Radi qui vient d’être condamné à six années de prison.
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L’enquête vise également d’autres infractions d’atteintes à un système informatique, telles que l’introduction, l’extraction et la transmission frauduleuses de données, qui peuvent être potentiellement reprochées aux utilisateurs de Pegasus. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), a précisé le parquet.
Selon l’enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux, le logiciel Pegasus, élaboré par l’entreprise israélienne NSO Group, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise de différents pays. Le logiciel espion Pegasus, introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire.
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Le travail mené par les 17 médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.
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