L’an dernier, l’ONG médical a reçu près de 11 000 victimes de violences sexuelles dans les six provinces où elle intervient, soit 30 victimes par jour. Au-delà des soins qu’elle apporte, ces victimes sont souvent délaissées.
Dans un rapport intitulé « la double peine », Médecins sans frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme sur le nombre de violences sexuelles en République démocratique du Congo et sur le manque de prise en charge de ces victimes.
« Trente victimes par jour, c’est près de 11 000 victimes de violences sexuelles qui ont été reçues par les structures soutenues par MSF en RDC en 2020. Là, où ce chiffre doit particulièrement alerter, c’est qu’il ne représente que la pointe émergée de l’iceberg, souligne la chef de mission de MSF Belgique Juliette Seguin. Le chiffre réel de victimes de violences sexuelles en RDC est forcément beaucoup plus important. En 2020, une victime sur cinq qui a été reçue dans les structures appuyées par MSF était une personne mineure. Au-delà de ça, 63% des victimes reçues par MSF avaient été agressées par des porteurs d’armes. »
Pourquoi « la double peine » ? Car en RDC, les victimes de ce type de violences sont souvent stigmatisées.
« La double peine, c’est d’abord la violence vécue par ces victimes, la violence physique et psychologique. Et derrière cela, les conséquences à moyen et long terme qui créent la stigmatisation, l’exclusion sociale et pour certaines de ces victimes, la perte de leurs moyens de subsistance. »