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À la Une: L’Afrique du Sud s’enfonce dans la colère

Mercredi matin,« les Sud-Africains se sont à nouveau réveillés au son des coups de feu », explique The Citizen, pour poser le décor directement. Un nouveau réveil musclé « alors que les protestations généralisées et les pillages se poursuivaient dans de grandes parties du Gauteng et du KwaZulu-Natal, avec le risque de se propager à d’autres provinces », observe The Citizen. En première page de son site internet, le quotidien tient d’ailleurs les comptes en direct : 1 234 personnes arrêtées pour l’instant selon lui, 72 décès déjà recensés.

À lire aussi : Afrique du Sud: les pillages se poursuivent sur fond de crise sanitaire et économique

Appels au calme

À lire notamment dans The Sunday Times, la parole de Monseigneur Thabo Makgoba, archevêque anglican. Pour lui, c’est évident : « Des forces bien plus profondes que la colère suscitée par l’emprisonnement de l’ancien président Jacob Zuma sont à l’œuvre dans le chaos auquel nous assistons ». « Quand les gens se couchent affamés, au chômage, dominés et marginalisés, le bien en eux peut être dépassé, surtout si nous ne voyons pas de fin à nos souffrances. » Il s’inquiète véritablement de la division entre les « nantis » et les « démunis » mais « la violence et le pillage ne sont pas le moyen de résoudre le problème ». « Ce n’est pas comme à l’ère de l’apartheid, la protestation n’est pas la seule arme », affirme-t-il.

Le langage des sans-voix

Mais justement, répond un billet d’opinion publié par The Mail and Guardian. « Les turbulences qui se sont produites cette semaine sont un langage que l’ANC ne comprend que trop bien. Il avait l’habitude d’enseigner et de parler cette langue aussi », note l’auteur. « C’est le langage de ceux qui sont au bas de la chaîne alimentaire, écrit-il, les petits rouages des machines des autres, les consommateurs qui sont en mode survie et en servitude professionnelle depuis des générations. C’est le langage des pauvres frustrés et sans voix. » Finalement, relève encore ce billet du Mail and Guardian, « l’affaire Zuma a été un élément déclencheur, mais le peuple a compris que la lutte continue. Elle ne s’est jamais arrêtée », lit-on. Cette lutte est « juste devenue économique et individuelle, elle n’est plus collective ». Résultat, conclut le texte : « Maintenant, c’est chacun pour soi et Dieu pour nous tous. »

Dans la presse ivoirienne, les contradictions de l’Élysée sur la coopération militaire avec le G5 Sahel

Cette analyse est à trouver dans L’Intelligent d’Abidjan. « Aujourd’hui, la région du Sahel devient le lieu préféré de la contradiction de la coopération militaire française ». C’est ce qu’on peut lire et selon l’article « Le président Emmanuel Macron, vend très mal l’image diplomatique de son pays aux Maliens, Tchadiens, Nigériens, Mauritaniens et Burkinabè ». Voilà qui est rassurant quand on sait que la France compte désormais sur les pays du golfe de Guinée dans la lutte anti-terroriste.

Mais il y a un manque de visibilité vu d’Abidjan. À en croire L’Intelligent, « nous n’avons rien compris quand l’Élysée rompait les aides militaires au Mali. Mais deux semaines après, le président français présentait un autre projet de déploiement des militaires au Mali ». Pour l’auteur de l’article, « l’Élysée s’obstine donc dans les contradictions sans craindre que la présence de l’armée française dans le sable malien coûte cher aux contribuables français, piétine publiquement les valeurs souveraines du Mali et porte atteinte à son indépendance ». Voilà pour l’analyse de l’Intelligent, alors qu’Emmanuel Macron souhaitait finalement amorcer un retrait français pour s’appuyer sur les forces internationales. Il semble donc que l’Élysée doive revoir sa communication, certains Ivoiriens en tout cas n’y comprennent rien.

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