La première journée d’audience devant la Cour de répression des infractions économiques (Criet) s’est tenue mardi 6 juillet pour l’ex-maire de la commune d’Abomey-Calavi, deuxième commune la plus importante du sud après Cotonou. Georges Bada, membre influent de la majorité de Patrice Talon, jugé pour une affaire d’arrangements fonciers illégaux, est poursuivi pour « abus de fonction, escroquerie et association de malfaiteurs ». Avec lui, 28 co-accusés dont plusieurs élus locaux.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
À la barre, l’ex-maire d’Abomey-Calavi Georges Bada, gilet de prisonnier, masque noir, jean et baskets, est apparu amaigri après ses sept mois de détention. Il ne tient pas longtemps debout et se pose sur une chaise.
Avec plusieurs élus locaux, ils sont accusés d’avoir, sur décision de justice exécutoire et sur instruction du préfet, attribué 39 hectares de terrain à une dame pour la dédommager après une expropriation. Détail troublant relevé par le procureur Mario Métonou : plusieurs élus locaux sont devenus propriétaires des parcelles octroyées à la dame.
L’association de développement de la commune conteste au motif que la bénéficiaire a fait une fausse déclaration. L’association saisit un juge qui demande de suspendre l’exécution de la décision de justice.
Les débats sont allés dans le fond et la ligne de défense des conseils de l’ex-maire, est résumée par Me Filibert Toyidè Béhanzin. « Les actes administratifs que notre client a posés sont des actes posés de bonne foi, dans le souci tant de respecter les instructions de sa hiérarchie que de respecter une décision de justice. Mon client est innocent, les différents témoignages viennent me conforter dans cette position-là. »
L’audience est renvoyée au 13 juillet avec la présence de la tutelle de Georges Bada à l’époque des faits.