La grogne des cotonniers du sud du Tchad est au centre des discussions entre la direction de la CotonTchad et les salariés. Les deux parties discutent pour trouver un point d’accord sur la principale revendication, à savoir l’annulation de l’évaluation annuelle du personnel de l’entreprise.
Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula
Les usines de coton dans le sud du pays se sont arrêtées pendant trois jours, avant de rependre le rythme de production.
Avec une production qui tourne aujourd’hui autour de 125 000 tonnes de coton par an – contre 76 000 il y a trois ans -, ce mouvement d’humeur pourrait entacher les performances de l’entreprise reprise en 2018 par la multinationale singapourienne Olam qui contrôle 60% des parts de la société, 35% revenant à l’État et 5% aux producteurs.
À l’origine de cette grogne, l’évaluation du personnel de la CotonTchad. Les critères sont précis : le respect des horaires, la motivation et la rentabilité de production. Si la note est positive, les employés obtiennent un échelon et donc une augmentation de salaire.
Mais cette année, les employés dénoncent du favoritisme. Le personnel expatrié aurait été mieux noté que les nationaux. « Seuls 200 sur les 800 travailleurs ont obtenu un échelon supplémentaire », dénonce Joachim Nekarem, délégué du personnel de l’usine de Moundou, pointant aussi de graves problèmes de gestion financière au sein de la CotonTchad.
Des accusations rejetées par la hiérarchie. Les grévistes demandent une nouvelle évaluation. Le ministre du Commerce, lui, temporise. Ali Djadda Kampard indique que trois inspecteurs du travail font la médiation entre la direction de la CotonTchad et son personnel. Reste à trouver un terrain d’entente pour éviter une nouvelle grève.