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Patrimoine de l’UNESCO-Afrique: vingt éléments du patrimoine immatériel en péril

L’Afrique compte 20 éléments du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente (rapport UNESCO 2020). Sur ces 20 patrimoines, la moitié n’est même pas documentée. L’Ouganda, le Botswana, le Kenya, l’Égypte et la Namibie possèdent des patrimoines immatériels non documentés. L’UNESCO a adopté en 2003, une mesure de sauvegarde internationale du Patrimoine culturel immatériel. Mais jusqu’à maintenant, ces patrimoines continuent sur le chemin de disparition.

D’après l’UNESCO, ces éléments nécessitent des mesures de sauvegarde. Ces dernières pour qu’elles puissent permettre à la communauté, au groupe ou, le cas échéant, aux individus concernés de poursuivre la pratique et la transmission de l’élément.

« L’élément du patrimoine immatériel nécessite une sauvegarde urgente parce que sa viabilité est en péril, en dépit des efforts déployés par la communauté, le groupe ou, le cas échéant, les individus et l’(es) État(s) partie(s) concerné(s) », UNESCO.

S’effondrent bien qu’ils soient documentés

Certains des éléments inscrits par l’UNESCO sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente sont documentés. Bien qu’ils soient documentés, ils perdent leur viabilité au jour le jour. Une faible participation communautaire, menaces géographiques et climatiques, modernité ou civilisation  sont des facteurs qui, entre autres, amplifient ce péril.

Au Mali, il y a le Sanké mô, un rite de pêche collective dans la mare Sanké pratiqué à San, une ville du Mali, tous les deuxièmes jeudis du septième mois lunaire pour commémorer la fondation de la ville. Il a été inscrit en 2009 par l’UNESCO sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente en raison de la chute de la participation au rituel et de la dégradation de la mare Sanké.

Sur le compte du Mali, l’UNESCO a inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente La société secrète des Kôrêdugaw, groupe d’hommes initiés assurant le rôle d’un bouffon rituel lors de cérémonies dans les communautés bambara, malinké, sénoufos et samogo du Mali. Il s’agit d’un rite de sagesse. 

En 2009, l’UNESCO a notifié qu’au Kenya, les forêts sacrées de kayas des Mijikenda sont menacées. Ces forêts constituent un témoignage unique d’une tradition culturelle des Kayas.

L’empaako est une pratique des peuples Batooro, Bunyoro, Batuku, Batagwenda et Banyabindi en Ouganda par laquelle un nom est attribué aux enfants tend à disparaître. Le ma’di, une langue nilo-saharienne parlée en Ouganda, n’est plus courant également. Taskiwin est une danse martial berbère du haut Atlas occidental, au Maroc nécessite une sauvegarde urgente. 

Enfin, sur la liste des patrimoines immatériels documentés, nécessitant une sauvegarde urgente vient un qanat. Ce dernier est un ouvrage destiné à la captation d’une nappe d’eau souterraine et l’adduction d’eau vers l’extérieur en Algérie.

A lire : La Rumba congolaise : pourquoi n’est-elle pas inscrite dans le patrimoine de l’UNESCO ?

Une dizaine de patrimoines ne sont pas documentés.

A défaut de les contempler vif, un document serait consolateur. D’aucuns des éléments inscrits par l’UNESCO sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ne sont pas encore documentés. 

L’UNESCO avait  jusqu’en 2020 enregistré 3 patrimoines immatériels nécessitant une sauvegarde urgente  en Ouganda. Le Bigwala, une musique de trompes en calebasse et la cérémonie de purification des garçons chez les Lango du centre-nord de l’Ouganda se trouvent parmi ces patrimoines. S’ajoutent à ces deux, la tradition orale Koogere des Basongora, Banyabidi et Batooro de l’Ouganda.

Le Botswana présente 3 patrimoines en voie de disparition. Le savoir-faire de la poterie en terre cuite de Kgatleng, le dikopelo: musique traditionnelle des Bakgatla ba Kgafela de Kgatleng et le seperu, qui est une danse populaire et pratique associée.

En Egypte, l’UNESCO a apprécié l’Al-Aragoz et le Sa’eed malgré leur détérioration graduelle. Au Kenya, l’Enkipaata, l’Eunoto et l’Olng’esherr sont trois rites de passage masculins de la communauté Masaï. Ces rites et La danse Isukuti sont inscrits sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente. 

L’épopée maure T’heydinne en Mauritanie et les connaissances et savoir-faire musicaux ancestraux d’Axian en Namibie nécessitent une sauvegarde urgente, d’après l’UNESCO.

Comment protéger le patrimoine culturel immatériel ?

Ce patrimoine  devrait être transmis de génération en génération. Les États doivent prendre des mesures nécessaires pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire. Ces mesures comprennent, selon l’UNESCO,  l’identification du patrimoine culturel immatériel qui existe sur son territoire. Les Etats doivent également adopter  des politiques appropriées à leur sauvegarde ainsi qu’à leur promotion en éducation.

En outre, chaque Etat doit s’efforcer « d’assurer la plus large participation possible des communautés, des groupes et, le cas échéant, des individus qui créent, entretiennent et transmettent ce patrimoine, et de les impliquer activement dans sa gestion », suggère l’UNESCO.

De surcroît, les pays doivent coopérer, tout en échange d’expériences et d’informations. Ils doivent prendre des initiatives communes ainsi que la mise en place d’un mécanisme d’assistance aux États dans leurs efforts pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel.

A lire aussi : L’Unesco inscrit le couscous au patrimoine culturel immatériel 

Eric Niyoyitungira.

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