En Centrafrique, six mois après l’élection présidentielle, un mois après la fin des législatives et près de deux semaines après la nomination du Premier ministre, le pays ne connaît toujours pas la composition de son nouveau gouvernement. Les Centrafricains s’impatientent, mais le nouveau locataire de la primature Henri-Marie Dondra prend son temps, le temps de recevoir en audience un large panel de personnalités.
Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade
Depuis une semaine, la Primature organise une série d’audiences dont l’ordre n’a pas été choisi au hasard.
En premier, la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). Il y a quelques jours, le secrétaire général de l’ONU António Guterres dénonçait « un usage excessif de la force (…) contre les civils » par les Faca et leurs alliés, ainsi que des actions « hostiles » aux casques bleus.
En seconde position, l’ambassadeur de France. Paris a récemment suspendu son aide budgétaire et une partie de sa coopération.
Dialogue
Ensuite et contre toute attente, les opposants de la COD-2020 qui ne reconnaissent pas la réélection du président Touadéra, et réclament un dialogue « inclusif », mais qui avaient jusqu’ici refusé de participer aux consultations.
Enfin les chancelleries africaines, l’ambassade de Russie, la société civile.
Le message est clair : avec le dialogue comme mode d’action, Henri Marie Dondra montre un visage d’ouverture et d’apaisement. Reste à savoir si les recommandations de ces acteurs seront prises en compte dans la composition du nouveau gouvernement.
En attendant, s’agace un membre de la société civile, « l’administration tourne au ralenti, car tout le monde attend de savoir s’il sera reconduit. »
► À lire aussi : Centrafrique: les trois messages du nouveau Premier ministre Henri-Marie Dondra