Aujourd’hui, dimanche 13 juin, marque la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme. Au Kenya, les militants qui œuvrent à faire bouger les mentalités, estiment que les progrès sont perceptibles, même si la stigmatisation persiste.
Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard
Les acteurs locaux s’accordent à le dire : au cours des dernières années, la situation a évolué dans le bon sens. Isaac Mwaura en est la preuve : premier député albinos au sein du Parlement kényan, il est aujourd’hui sénateur. Une première également. « En 15 ans on a fait beaucoup de progrès, se réjouit-il. Avant on n’était pas reconnus, on était même considérés comme une classe inférieure de la société, en particulier pour les accès aux fonctions officielles et à l’emploi. Maintenant au Kenya, on a réussi à mettre en avant un modèle alternatif, en ayant des représentations politiques et surtout un budget dédié. En 2019, on a même réussi à être inclus dans le recensement global de la population. »
Malgré ces progrès, la stigmatisation des personnes atteintes d’albinisme reste forte.
« Des femmes sont toujours violées, car les personnes pensent qu’elles peuvent soigner le VIH, poursuit Isaac Mwaura. Des personnes albinos ont été tuées par des gens voulant utiliser leur corps pour des rites censés porter chance. Il y a aussi tellement d’enfants albinos qui ne sont jamais reconnus par leur père biologique. »
Pour Daniel Onyango, papa d’un petit garçon albinos âgé de 4 ans, le quotidien s’accompagne de situations désagréables. « Quand on marche dans la rue, les gens nous regardent, regrette-t-il. Quand les autres enfants le voient, ils l’appellent Mzungu, qui est le terme utilisé pour désigner les blancs.»
Pour briser ces discriminations, les associations de défense des albinos insistent sur le besoin de continuer à éduquer les populations sur cette particularité génétique. Elles insistent aussi pour que les budgets alloués à la cause soient conséquents.
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