À Khartoum, les gouvernements du Soudan et de l’Égypte ont réaffirmé leur position commune sur le barrage de la Grande Renaissance éthiopienne, mercredi 9 juin, tandis que, de son côté, Addis Abeba a une fois de plus posé ses lignes rouges. La tension monte autour de ce désaccord pour l’instant non résolu, alors que la deuxième phase du remplissage du barrage doit commencer bientôt.
Les ministres soudanais et égyptien des Affaires étrangères et de l’Irrigation ont voulu montrer une fois de plus qu’ils sont d’accord. Dans un communiqué commun après leur rencontre, mercredi, ils ont mis en garde encore une fois contre le « risque sérieux » que fait peser sur la région la deuxième phase de remplissage du barrage éthiopien sans accord la gestion de l’eau le traversant. Et ils appellent une fois de plus les médiateurs internationaux à pousser l’Ethiopie, « intransigeante » selon eux, à négocier « de bonne foi ».
Ce n’est sans doute pas un hasard si, le même jour, le gouvernement éthiopien a organisé un séminaire public sur ce même dossier. Ça a été l’occasion pour le conseiller du ministre éthiopien des Affaires étrangères, Ibrahim Idriss, de redire ce qui était « inacceptable » pour Addis Abeba. L’Ethiopie veut un accord global sur le partage de l’eau du Nil, faisant valoir que sa source est en territoire éthiopien. Et de réaffirmer que le remplissage aura bel et bien lieu en juillet, accord ou pas.
Côté diplomatique, c’est le statu quo. Le président congolais Felix Tshisekedi, au nom de l’Union africaine, n’a pas renoncé à un sommet à trois pour trouver une solution. Une rencontre de la dernière chance pourrait encore avoir lieu, quoique pas avant les élections en Ethiopie prévues le 21 juin.