En Algérie, 24 millions d’électeurs sont appelés aux urnes samedi 12 juin, pour des élections législatives anticipées. Ils devront choisir les 407 députés qui composeront la future Assemblée populaire nationale pendant cinq ans. Le principal enjeu du scrutin sera la participation, après une présidentielle et un référendum sur la révision de la Constitution marqués par une forte abstention. Le scrutin de samedi est rejeté par les partisans du Hirak, et par une partie de l’opposition.
avec notre envoyée spéciale à Alger, Magali Lagrange
Sur les listes électorales qui seront proposées aux électeurs algériens samedi12 juin, ne figureront pas certains partis d’opposition. C’est le cas du Front des forces socialistes, du Parti des Travailleurs, ou encore du Rassemblement pour la culture et la démocratie qui avaient tous des députés élus dans la dernière assemblée.
« Depuis le début du Hirak en 2019, les Algériens ont décidé qu’avant d’aller à des élections, il faudra un débat associant tous les acteurs politiques, sans aucune exclusion », nous explique le président du RCD, Mohcine Belabbas, justifiant ainsi son choix de ne pas prendre part au scrutin. Il s’agit de « se mettre d’accord sur les mécanismes à mettre en place afin de garantir la construction (d’un) Etat démocratique ». Des demandes qui, affirme Mohcine Belabbas, n’ont pas été satisfaites à ce jour.
Le parti d’opposition UCP ne participe pas non plus à ces élections législatives anticipées. Pour sa présidente, l’avocate Zoubida Assoul, les conditions ne sont pas réunies. « Pour organiser des élections, il faudra que les Algériens puissent être libres dans leur pays. Nous avons fait des propositions, en tant que parti pour une sortie de crise, basées essentiellement sur le dialogue avec l’ensemble de la classe politique et avec le pouvoir aussi . Malheureusement on n’a pas été suivis… »
Parmi les listes de candidats entre lesquelles les électeurs algériens auront à choisir samedi, plus de la moitié se présentent comme « indépendantes ».
► À lire aussi : Malgré des élections législatives anticipées, l’Algérie risque de rester dans l’impasse politique