Le tribunal militaire de Yaoundé a décidé hier mercredi 9 juin la remise en liberté sous caution de Maître Nicodemus Tanyi Amungwa, comme le réclamait le barreau du Cameroun et plusieurs ONG de défense des droits humains dont le REDHAC et Human Rights Watch.
Cet avocat défend notamment des militants séparatistes anglophones, dont leur chef, Julius Sisiku Ayuk Tabe. Il avait été arrêté le 31 mai dernier dans les locaux de la gendarmerie territoriale de Yaoundé, où il venait défendre un client dans le cadre d’un litige foncier. L’enquête ouverte contre lui pour « apologie du terrorisme » se poursuit mais il donc quitté son lieu de détention hier.
« C’est une victoire pour le barreau et pour la société entière, parce que plusieurs membres de la société civile ont parlé des irrégularités, nous explique son avocatMe Ayouk Otang Ndep, joint par Florence Morice du service Afrique. Les autorités, je pense qu’elles sont (arrivées à de) meilleurs sentiments. C’est un peu une victoire de la raison… Les officiers de la police judiciaire continuent leurs enquêtes, mais pour nous, ce premier pas, c’est d’abord une bonne chose… parce que c’est un confrère qui est connu… Nous sommes confiants et nous souhaitons vraiment que cela s’arrête à ce niveau ».
« Sa libération est un soulagement même s’il n’aurait jamais dû être arrêté » a réagi Human Rights Watch qui salue « un pas dans la bonne direction ».