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JUSTICE

Le Collectif de victimes en Côte d’Ivoire demande que Gbagbo soit arrêté à son retour

Le retour de Laurent Gbagbo est prévu le 17 juin selon son parti. L’ancien président reviendrait au bout de 10 ans d’absence après avoir été acquitté par la CPI le 31 mars. Les autorités n’ont pas réagi ce mardi 1er juin. En revanche certaines associations de victimes l’ont fait. C’est le cas du Collectif de victimes en Côte d’Ivoire (CVCI), qui demande que Laurent Gbagbo, sous le coup d’une condamnation de 20 ans de prison par la justice ivoirienne, soit arrêté à son retour.

Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto

Depuis des semaines le président du Collectif des victimes de crises en Côte d’Ivoire, Issiaka Diaby le martèle : il souhaite que Laurent Gbagbo soit emprisonné à son retour à Abidjan. L’ancien président est en effet sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison pour l’affaire dite du « casse de la BCEAO », qui selon Issiaka Diaby a servi à alimenter la guerre en 2011.

« Que ce soit le chef de l’État, son fils ou la femme du boulanger, la loi est égale pour tous. Nous luttons contre l’impunité, que chacun réponde de ses actes devant la justice. C’est un rôle dévolu à l’ensemble de la société civile et particulièrement aux victimes. Ceux qui disent que nous ne sommes pas dans notre rôle lorsqu’on demande que Laurent Gbagbo soit poursuivi, ceux-là sont certainement ceux qui ont bénéficié des retombées financières du casse de la BCEAO. »

Le CVCI qui a réitéré son appel ce mardi. « On vient d’entendre que le 17, Laurent Gbagbo revient. À son arrivée, on sera à l’aéroport pour agir, en l’accueillant afin qu’il soit arrêté et déposé à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) dans la cadre de l’exécution des décisions de justice le condamnant à 20 ans d’emprisonnement ferme. Maintenant, une fois à la Maca, il a le droit de recours, comme tous les citoyens, qu’il l’utilise. »

Issiaka Diaby espère aussi pouvoir lancer des poursuites contre Laurent Gbagbo pour d’autres évènements de la crise de 2011, non jugés par la CPI, puisque selon lui des enquêtes sur certains crimes imprescriptibles sont ouvertes depuis 2013 par la justice ivoirienne.

« Plusieurs incidents survenus en Côte d’Ivoire font l’objet d’enquêtes actuellement. Y compris des enquêtes en relation avec les faits reprochés et reprochables à Laurent Gbagbo. Les enquêtes se poursuivent depuis juin 2013, la procédure est ouverte, des victimes ont participé, des témoins sont passés, le dossier est ouvert et nous demandons aux victimes et aux témoins de venir participer. Ceux qui disent que la CPI a déjà jugé et acquitté Laurent Gbagbo, nous attendons qu’ils nous démontrent dans la décision de la Cour si la justice ivoirienne n’a plus le droit d’agir contre Laurent Gbagbo si des faits lui sont reprochés. Il y a ce principe de complémentarité. »

À l’appui de sa démonstration, Issiaka Diaby cite la condamnation par contumace de Charles Blé Goudé à 20 ans de prison par la justice ivoirienne, pour d’autres faits que ceux jugés par la CPI. Charles Blé Goudé co-accusé de Laurent Gbagbo à La Haye et acquitté comme lui.

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