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Afrique du Sud: l’impact de la crise sanitaire sur l’industrie du tourisme [2/3]

À l’image du reste du monde, l’économie sud-africaine a été très affectée par la pandémie du coronavirus. L’industrie du tourisme, qui contribuait à près de 7% du PIB du pays avant la crise, est encore très touchée.

De notre envoyée spéciale au Cap,

Dans la rue principale de Franschhoek, seul le passage des camions vient briser le calme ambiant. Située à l’est du Cap, la petite ville, considérée comme la capitale gastronomique du pays, vit d’habitude du tourisme. Mais désormais, elle ressemble à une ville fantôme.

« Cet endroit est mort depuis le coronavirus, complètement mort ! », dit Takis, l’air renfrogné, les bras croisés. Il reste assis sur un banc devant son bar-restaurant à son nom. À l’intérieur, seuls deux clients sirotent une bière. « Depuis 35 ans que je suis ici, je n’ai jamais vu Franschhoek comme cela. Là-bas, ce commerce a fermé. Et là aussi. Moi, je remercie mon propriétaire, qui me fait payer moins cher. Sans lui, j’aurais déjà mis la clé sous la porte. »

« On pensait que l’année 2020 nous réussirait »

Et pour Vuyo, l’un de ses employés, il est aussi difficile de rester à flot. « Il a fallu réduire notre temps de travail. Mais je dépends beaucoup de ce boulot, pour pouvoir réussir à manger et survivre. Et c’est très dur, car il faut aussi subvenir aux besoins de la famille toute entière. »

► À lire aussi : Afrique du Sud: l’impact de la crise sanitaire sur l’industrie vinicole

Le calme règne aussi dans la ville du Cap. Le quartier malais attire d’habitude les foules, mais désormais, le guide touristique Zaki Harris se promène souvent seul. « Nous remontons l’une des ruelles de Bo-Kaap avec ses maisons colorées de styles grégorien et hollandais. Avant le Covid-19, on voyait ici beaucoup de jeunes voyageurs en train de prendre des photos. On pensait que l’année 2020 nous réussirait, que les habitants pourraient profiter du tourisme pour gagner un peu leur vie. Le plus gros défi, c’est de ne pas savoir quand cela pourra changer à nouveau, et reprendre. »

Les dommages collatéraux du variant

La découverte d’un variant dans le pays, en novembre, puis sa rapide propagation, ont eu un effet dévastateur sur le secteur, et de nombreux vols commerciaux ont été suspendus.

Enver Duminy, de l’organisation de promotion du tourisme pour le Cap (Cape Town Tourism), espère que le pays pourra être à nouveau attractif grâce à la campagne vaccinale. « Nous avons perdu des dizaines de milliers d’emplois dans l’industrie du tourisme, autour du Cap, et cela a coûté au total à l’économie des milliards de rands. L’Afrique du Sud a peu à peu été perçue comme étant la cause d’un variant encore plus dangereux. Donc, la campagne vaccinale est une bonne chose, car cela va pouvoir redonner de la confiance. »

La vaccination connaît néanmoins des retards. De quoi repousser un peu plus le retour tant attendu des touristes internationaux.

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