Malcolm Bidali, ressortissant kényan, est détenu au Qatar depuis trois semaines et les chefs d‘accusation contre lui sont toujours inconnus. Cet agent de sécurité écrivait, sous pseudonyme, sur le sort des travailleurs migrants dans le pays.
Avec notre correspondant à Dubaï, Nicolas Keraudren
« Vingt nuits de détention sans inculpation ». Sur son compte twitter, Vani Saraswathi compte le nombre de jours depuis l’arrestation de Malcolm Bidali. Elle est la rédactrice en chef et la directrice de projets de Migrant-Rights, une organisation de défense des droits des migrants basés dans les pays du Golfe. C’est sur ce site, notamment, que le Kényan écrivait sous le pseudonyme de « Noah ».
20 nights detained without charges. @noaharticulates’s mum says he is being held for 23 hours in solitary.
Qatar Constitution says “…no person may be subjected to torture, or any degrading treatment; and torture shall be considered a crime punishable by law.”#WhereIsMalcolm— Vani Saraswathi (@vanish_forever) May 24, 2021
Au plus fort de la pandémie, Malcolm Bidali y détaillait son quotidien d’agent de sécurité au Qatar. Un témoignage rare, écrit à la première personne, qui pourrait être à l’origine de sa détention, craignent les grandes ONG de défense des droits de l’homme.
En effet, la cause exacte de son arrestation n’est toujours pas claire. Le jeune homme, âgé de 28 ans, fait « l’objet d’une enquête pour avoir violé les lois et règlements en matière de sécurité », ont simplement déclaré les autorités qatariennes.
À l’approche de la coupe du monde de football 2022, l’affaire Bidali est une nouvelle épine dans le pied du Qatar. Depuis plusieurs mois, une campagne de boycott du mondial dénonce le traitement des travailleurs migrants dans le pays.
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