En dépit de l’entrée en vigueur l’état de siège depuis deux semaines dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, un autre imam engagé contre le radicalisme de l’islam a été assassiné dans le territoire de Béni mardi 18 mai. Djamal Moussa qui est également président de la société civile de la localité de Mavivi a été abattu à son domicile. C’est le deuxième imam tué en ce mois de mai dans le seul territoire de Beni.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
Selon Donat Kibwana, l’administrateur du territoire de Beni, c’est en revenant de la traditionnelle prière vespérale que Djamal Moussa a été criblé de balles par un homme armé non identifié.
Il a visé sa tête avant de s’éclipser dans la nature. À une dizaine de kilomètres du centre ville de Beni, à Mavivi, l’imam était influent et écouté dans sa petite communauté.
À de nombreuses reprises, se rappelle -t-on, il alertait les médias et les autorités sur le mouvement et les exactions des ADF dans la région.
Pour Kizito Bin Hangi, le président de la société civile de Beni, ce meurtre est lourd de sens et engendre la peur du lendemain que ce soit chez les activistes ou d’autres responsables musulmans. Pour lui, il est anormal que tout ceux qui dénoncent le mal finissent par être tué.
► À lire aussi: RDC: l’insécurité à Béni vide les quartiers de leurs habitants
C’est sous le même mode opératoire qu’un autre imam sur qui pesait des menaces de mort de la part l’ADF, a été tué début mai. Le tireur avait, là aussi, visé la tête et depuis, il n’a jamais été appréhendé.
Le meurtre de Ali Amin avait quand même été attribué à l’ADF par les autorités locales. Tout comme Djamal Moussa, le premier imam victime était aussi très engagé dans des prédications contre l’islamisme radical sur lequel repose l’ADF.