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Mozambique: au Cabo Delgado, la délicate prise en charge des femmes et enfants déplacés

Depuis trois ans et demi, le Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, est le théâtre d’attaques qui ont provoqué plus de 2500 morts et 700 000 déplacés. Une partie est placée à Pemba et ses alentours, soit chez des membres de leur famille, soit dans des camps de transit. L’ONG MSF est présente depuis 2019 dans cette région et travaille dans six structures accueillant des déplacés, dont une grande partie sont des femmes et des enfants.

Avec notre envoyée spéciale à Metuge, Liliana Henriques et Bertrand Haeckler

Dans le camp 25 de Junho à Metuge, à une cinquantaine de kilomètres de Pemba, la capitale provinciale, beaucoup de femmes enceintes ou avec de très jeunes enfants attendent assises sur des nattes leur tour pour une consultation qui se fera sous une tente, avec les moyens possibles.

Carolina Lopez, coordinatrice de projets pour Médecins sans frontières au Cabo Delgado, évoque les enjeux de santé des mères et des jeunes enfants : « aujourd’hui, on fait des consultations pour les femmes enceintes, mais on va travailler un peu plus en profondeur, parce que dans le camp, il n’y a pas de maternité. Le problème, c’est surtout la nuit et pendant le week-end, pour des questions de sécurité parce qu’il y a un couvre-feu. Là il n’y a pas de transport », souligne la coordinatrice projets de MSF.

En observant que le recours aux accoucheuses traditionnelles est fréquent, Carolina Lopez rappelle que « l’on demande toujours aux femmes d’aller dans les centres de santé. Il faut aussi leur donner les moyens pour pouvoir y arriver ».

Le chant, les jeux, une forme de résilience collective pour dépasser les traumatismes font partie de l’action de MSF auprès des enfants, l’autre volet étant leur nutrition qui est surveillée de près par les promoteurs de santé, des habitants du camp.

« Ces promoteurs de santé qui font partie de la population du camp ont un outil qui est le Muac qui est un bracelet que l’on met autour des bras des enfants, qui ont différentes couleurs et qui vont dire si l’enfant est mal nourri ou non. Quand ils trouvent des enfants mal-nourris, ils en réfèrent au centre de santé ou l’on travaille, pour pouvoir avoir un traitement », explique Carolina Lopez.

À la fin du mois dernier, le Programme alimentaire mondial a lancé une alerte sur le risque d’insécurité alimentaire pour presque un million de personnes au Mozambique, très majoritairement des déplacés.

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