Le ministre allemand des Affaires étrangères a annoncé, lors d’un déplacement mercredi 12 mai à Rome, qu’une seconde conférence de Berlin sur la Libye est en cours de préparation. Elle aura lieu après la mi-juin.
En janvier 2020, les responsables de 12 pays, dont les États-Unis et la Russie se sont retrouvés à Berlin pour élaborer ensemble, un plan de route afin de sortir de la crise libyenne, une crise où plusieurs forces étrangères interviennent directement. Cela a abouti, après un long parcours, à la nomination d’un gouvernement d’union nationale de transition.
Un gouvernement qui se trouve aujourd’hui confronté à plusieurs défis et qui a à nouveau besoin d’un soutien international afin de consolider un cessez-le-feu toujours fragile. « Il y a plusieurs défis à vaincre en coordination avec le gouvernement libyen », a annoncé Heiko Maas, le ministre allemand.
Malgré l’embellie politique et les espoirs ravivés avec l’installation du gouvernement d’union nationale en Libye, les grands défis qui l’attendaient persistent. Sa mission de transition qui consiste à sortir le pays de dix ans de chaos semble compromise.
Le départ des mercenaires étrangers et la dissolution des milices étaient les conditions pour réunifier le pays. Mais les divisons refont surface et la tenue d’élections en décembre devient de plus en plus hypothétique.
La Libye semble replonger dans l’incertitude, d’où l’importance d’une nouvelle conférence internationale en présence des pays impliqués dans ce conflit, comme la Russie ou la Turquie, qui devraient s’engager à nouveau à quitter le pays.
Si le gouvernement Abdel Hamid Dbeibah a obtenu en mars dernier, un vote de confiance qualifié d’« historique » au Parlement, il n’a pas pu arracher le vote du budget. Par ailleurs, la route côtière principale qui relie toutes les villes libyennes, et qui est essentielle à la libre circulation est toujours fermée. Les deux camps opposés font des démonstrations de force et envoient des signaux négatifs à ce gouvernement actuellement sous forte pression.
Une situation qui pousse plusieurs observateurs à penser que « les chances du gouvernement Dbeibah d’organiser des élections en moins de sept mois sont très minces. »