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RDC: la ligne 122 pour les victimes de violences sexuelles en quête de financement

En République démocratique du Congo, la ligne gratuite de dénonciation des violences sexuelles, le 122, n’a plus de financement depuis le 1er mai. Cette ligne avait été relancée il y a tout juste six mois sous l’impulsion de la conseillère spéciale du président Tshisekedi sur les violences sexuelles.

De notre envoyée spéciale à Kinshasa,

Quatre opérateurs, de jour comme de nuit, débordés d’appels depuis le lancement d’une campagne de promotion de la ligne 122 par SMS à Kinshasa. Beaucoup d’appels sont des demandes d’informations ou des dénonciations qui portent sur différents abus : viols, mariages forcés, violences conjugales, enfants battus ou même des demandes sur les techniques de contraception.

Un opérateur explique des démarches par téléphone à son interlocuteur. L’objet de l’appel : « Une fillette de 9 ans qui a été violentée il y a deux semaines. C’est le père de l’enfant qui appelait tout à l’heure qui avait besoin d’une assistance juridique. Le bourreau a été arrêté et de la police, ils ont donné de l’argent pour le faire libérer. Le père de la victime n’a pas assez de moyens pour enclencher une démarche judiciaire. Il ne savait même pas que le 122 existait. »

Sensibiliser le gouvernement et les partenaires

En appelant le 122, les victimes peuvent avoir une prise en charge gratuite. Mais depuis le 1er mai, le centre d’appel n’a plus de financement. Pour sensibiliser le gouvernement et les partenaires, la conseillère spéciale Chantal Mulop a fait venir le nouveau ministre de la Communication Patrick Muyaya, une députée et les médias pour en faire la promotion.

Karyne Galoula, responsable du centre d’appel fait la visite. « Ici, c’est le call-center de la ligne ouverte 122. Tous les jours, nous recevons des appels, en moyenne 600 appels par jour », dit la responsable à Patrick Muyaya. Face aux médias et au ministre, elle tient à rappeler : « On aimerait qu’ils appuient, qu’ils mettent la main à la pâte parce qu’on rencontre pas mal de difficultés. Actuellement, nous sommes à court de financement. C’est pourquoi nous sollicitons l’aide du gouvernement pour justement appuyer ces initiatives. »

Chantal Mulop, conseillère spéciale de Félix Tshisekedi en charge de la lutte contre les violences sexuelles, appelle à la prise en charge de cette ligne par le gouvernement. « On a, à peu près, 10 000 coups de fil par mois. Et la majorité ne vient pas seulement de l’Est, c’est vraiment le Kasaï, Kinshasa… souvent les femmes appellent après un viol, parce qu’elles veulent avoir des renseignements sur la pilule abortive, des choses comme cela… on a (aussi) des coups de fil, parce que la femme se trouve dans une situation de danger ou de panique, parce qu’elle ne sait vraiment pas comment s’en sortir, après s’être fait battre par un homme, par un conjoint… »

il y a un moment où les bailleurs de fond doivent arrêter de financer. Ce doit être maintenant au gouvernement de prendre cela en charge.

Chantal Mulop, conseillère spéciale de Félix Tshisekedi en charge de la lutte contre les violences sexuelles

Et la conseillère insiste sur la quantité de dossiers à traiter et d’appels reçus. Les appels sont traités par des opérateurs, ils sont douze 24h sur 24 et les démarches à entreprendre sont « extrêmement longues ». Tout cela a un coût et il appartient maintenant au gouvernement de le prendre en charge.

Le ministre Muyaya a promis de devenir un allié dans la sensibilisation autour de la lutte contre les violences sexuelles et de faire rapport de toutes ces difficultés financières au Premier ministre.

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