Des parlementaires ont porté plainte pour diffamation contre l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. Le 15 avril dernier dans un entretien à Jeune Afrique, l’ex-président Aziz avait accusé le Parlement d’avoir perçu du gouvernement un pot de vin de 300 millions d’ouguiyas soit l’équivalent de près de 700 000 euros pour voter la création d’une commission d’enquête parlementaire sur sa gestion du pays entre 2008 et 2019.
Avec notre correspondant à Nouakchott, Salem Mejbour Salem
Mise en place en janvier de l’année dernière, la commission a produit un rapport qui accable l’ancien président. Afin de répliquer aux accusations de ce dernier, les avocats des parlementaires ont animé une conférence de presse jeudi soir en présences des députés, qui ont qualifié « d’inadmissible » la sortie de l’ex chef de l’État contre le Parlement.
« Nous parlementaires, représentants du peuple mauritanien nous sommes profondément indignés par les propos tenus par celui qui a présidé aux destinées de la Mauritanie durant une dizaine d’années, a expliquéMohamed Lemine Amar, l’un des parlementaires qui ont déposé la plainte contre l’ancien président mauritanien. Ce sont des déclarations blessantes. Des affirmations graves et sans aucune preuve qui portent atteintes à notre honneur et à notre dignité. Des allégations mensongères par lesquelles leur auteur vise, au-delà des hommes, à ternir l’image du Parlement. Nous sommes déterminés à laver notre honneur. »
C’est le défi qu’entendent relever les avocats devant les tribunaux. « L’ampleur du préjudice subi par tous les députés de l’Assemblée nationale a poussé cette dernière à saisir la justice afin qu’ils soient blanchis et justement réhabilités, sachant que ces déclarations violent le code pénal, la loi sur la liberté de la presse et la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information », a expliqué Maitre Diagana Ibrahim, membre du collectif de la défense de la partie civile.
Selon l’un de ses avocats, Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas du tout impressionné par la plainte des députés. Il a réitéré ses propos jeudi soir devant la police durant sa première convocation dans le cadre de ce dossier.